Libreville, le 6 novembre 2024 – (Dépêches 241). Dans une interview exclusive accordée à notre rédaction, André Biyogho Poko, se livre à cœur ouvert sur sa situation depuis un peu plus d’un an. Entre sa nouvelle signature en Croatie, son absence en sélection nationale depuis l’arrivée de Thierry Mouyouma et les échéances futures, le joueur formé à l’Union Sportive de Bitam dit tout non sans préciser son entière disposition à défendre à nouveau les couleurs des Panthères du Gabon.
Dépêches 241: Après quelques temps sans club, vous avez récemment rebondi au NK Istra 1961, en 1ère division Croate. Comment se passe votre adaptation ?
André Biyogho Poko: L’accueil du club a été très chaleureux. N’ayant pas effectué la préparation physique estivale avec le groupe, je redouble d’efforts à l’entraînement pour être au top pour les sept prochains mois de compétition. Je viens d’ailleurs d’effectuer 90 minutes lors d’un match de Coupe de Croatie et je suis vraiment sur la bonne voie.
Dépêches 241: Vous avez signé pour un an, c’est donc un bail très court, craignez-vous au terme de la saison de vous retrouver dans la même situation que récemment où vous avez dû patienter avant de trouver un point de chute ?
André Biyogho Poko: J’ai volontairement signé qu’une seule saison avec le NK Istra afin de pouvoir faire sereinement, et en toute liberté contractuelle, le point à l’issue de cette saison sur mes futures envies et ambitions sportives.
Dépêches 241: Vous n’avez plus porté la tunique Vert-Jaune-Bleu, depuis juin 2023. Comment vivez vous cette situation ?
André Biyogho Poko /- J’ai beaucoup donné pour la sélection nationale depuis de nombreuses années alors bien sûr, cette courte période sans convocation a un goût particulier mais cela est principalement lié au fait que j’étais à la recherche d’un nouveau projet sportif en club.
Dépêches 241: Dans une interview précédente réalisée par le quotidien L’Union, des propos ont été attribués à votre personne, vous disiez avoir imposé des conditions au staff pour être de nouveau convoqué. Est-ce avéré ?
André Biyogho Poko: Je vais être très clair sur ce point : comme en club, les joueurs en sélection sont à la disposition du staff technique qui a la responsabilité de mettre en place ses méthodes et de faire ses choix, des choix que les joueurs se doivent de respecter. C’est ce qui fait l’essence même de ce sport collectif qu’est le football. Si on refuse ces principes, il vaut mieux jouer au golf ou au tennis, sans faire injure aux pratiquants de ces disciplines.
Je n’ai imposé aucune condition à l’équipe nationale par le passé et c’est pas maintenant que ça va commencer. Je m’étais peut être mal exprimé où je n’ai pas été bien compris. Le sélectionneur avait placé des conditions pour sélectionner des joueurs. A savoir discuter avec chacun des cadres de l’équipe pour fixer le CAP. Je n’avais pas par le passé été convoqué et j’attendais donc cette condition pour échanger avec le sélectionneur. Il ne s’agissait nullement d’imposer mes conditions mais de me plier à cette exigence du nouveau staff.
Des amis de l’intérieur me disent souvent avoir des entretiens avec le staff. Si un jour le coach fait appel à mes services, je n’échapperai pas à la règle, donc cette condition s’impose à moi.
Dépêches 241: Les Panthères du Gabon, sont à 90 min ou 180 min d’une qualification pour la CAN. Comment jugez-vous le travail de Thierry Mouyouma depuis son arrivée à la tête de la Sélection ?
André Biyogho Poko: Nous savons la difficulté de remporter chaque match dans les compétitions continentales et je constate que le coach Mouyouma a su transmettre à l’équipe son énergie et sa soif de gagner.
Dépêches 241: Êtes vous prêts à travailler sous le staff actuel en acceptant les conditions de rigueur, discipline et dépassement de soi imposées depuis son arrivée ?
André Biyogho Poko: Je garde tant de grands souvenirs et d’émotions de chacun des rassemblements et matchs auxquels j’ai eu la chance et l’honneur de participer depuis de nombreuses années avec les Panthères qu’il serait irrévérencieux de ne pas accepter ces principes. Je rappelle par ailleurs que si j’entame ma 14ème saison professionnelle en Europe c’est que la rigueur, la discipline et le dépassement de soi sont des valeurs que j’entretiens sinon je n’aurais jamais pu effectuer cette carrière.
Dépêches 241: Le Gabon affronte le Maroc puis la RCA dans quelques jours pour une possible qualification à la CAN 2025, comment sentez-vous ces deux rencontres ?
Ce seront des matchs très difficiles. Il est vrai que le Maroc est déjà qualifié, mais c’est un pays frère, donc ce match a une particularité très spéciale pour les deux nations. La qualification peut être immédiate si nous l’emportons contre le Maroc, mais tout devra se jouer sur le terrain. Le match contre la RCA sera tout aussi important que celui contre le Maroc. En outre, il faudra tout donner dans ces deux matchs, venir prêt mentalement et mettre du cœur, car une non-qualification n’est pas envisageable pour le Gabon.
Dépêches 241: Votre mot de fin ?
André Biyogho Poko: Panthère un jour, Panthère toujours ! Je travaille au quotidien pour un objectif précis : Défendre les couleurs du club qui me donne sa confiance et d’être prêt à défendre la patrie le jour où le sélectionneur me fera appel.