Libreville, le 14 novembre 2024 – (Dépêches 241). À 48 heures de la clôture de la campagne, le Président de l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS) a réuni ses partisans à la Chambre de Commerce de Libreville. Hervé Patrick Opiangah a invité les militants de sa formation politique à voter NON lors du prochain référendum constitutionnel pour faire barrage à une Constitution absolutiste qui tend à consacrer un Président aux pouvoirs immensément grands, proche de la divinité, comme l’a d’ailleurs laissé entendre celui qu’on appelle affectueusement HPO.
Discret depuis plusieurs semaines, Hervé Patrick Opiangah a rompu le silence ce jeudi 14 novembre 2024, à l’occasion d’une déclaration politique faite à la Chambre de Commerce de Libreville. Hier en effet, le Président de l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS) a donné sa position et par ricochet celle de son Parti politique, en présence de ses militants et sympathisants venus nombreux écouter son message.
Un NON assumé et motivé avec personnalité et perspicacité
À la veille de la clôture de la campagne précédant la consultation référendaire, l’ancien Ministre des Mines a fait une exégèse du projet constitutionnel, avant de donner la position de sa formation politique, sur le choix à opérer lors du prochain référendum constitutionnel. Ce dernier s’est d’ailleurs interrogé avec extrême gravité sur l’approche insidieuse du nouveau régime, en lançant une campagne avant même que la première mouture du projet constitutionnel ait été rendue publique. « Comment pourrait se justifier cette campagne massive, précocement débutée, personnelle et tonitruante, pour le OUI, alors qu’il ne devrait s’agir que d’un plébiscite naturel par le peuple, et de sa supposée propre volonté, exprimée au Dialogue National dit inclusif, à travers ses 38.000 contributions », s’est-il questionné.
Puis sans aller par le dos de la cuillère, avec la franchise qui le caractérise habituellement, Hervé Patrick Opiangah a appelé à voter NON. Un NON ferme avec personnalité, afin de préserver la souveraineté du Peuple Gabonais. « Le projet constitutionnel qui nous est proposé pour le 16 novembre 2024 n’est pas bon c’est pourquoi nous disons NON, NIET, KALI, ZÈLE, KOKO, MEBICHI, NESSI, MA’AMA, NGUEMBE », a-t-il déclaré sous les acclamations de ses partisans.
NON à un Projet Constitutionnel qui emprisonne les Gabonaises et Gabonais dans une prison légale
Un choix logique et républicain, un choix patriote et digne, justifié par le fait que le projet constitutionnel soumis à référendum porte en lui des « dispositions absolutistes » qui se matérialisent entre autres par la promesse de l’émergence d’une « Présidence de la République hors-sol », laquelle ouvre la porte à plusieurs dérives. Toute chose qui s’éloigne des aspirations du Peuple Gabonais qu’il défend ardemment. « Oui, chers compatriotes, le projet de Constitution soumis à notre vote, doit permettre à chacune et à chacun de savoir s’il nous émancipe, ou s’il nous enferme pernicieusement dans une prison légale aux murs intangibles », a indiqué le leader politique par ailleurs capitaine d’industrie.
Une Constitution qui ne reflète et ne respecte pas l’âme et l’esprit du 30 août 2023
Pour l’UDIS et son Président, la Constitution soumise au référendum ne respecte pas l’esprit du 30 août 2023, en ce qu’elle ne consacre pas la primauté et la souveraineté des Institutions encore moins l’Honneur et la Fidélité à la Patrie. C’est en ce sens qu’il a interpellé et appelé au sens moral des militaires, auteur du Coup d’Etat. « Mesdames et Messieurs des Forces de Défense et de Sécurité, jurez-vous que ce texte respire l’honneur et la fidélité à la Patrie ?, a demandé HPO avant de citer Montesquieu et de vulgariser la pensée du philosophe issue de son célèbre ouvrage, DE L’ESPRITS DES LOIS qui parle entre autres de la séparation des pouvoirs. « Il est de notoriété publique que le pouvoir corrompt, et que le pouvoir absolu corrompt absolument. C’est bien fort de cela que Montesquieu nous dit, je cite : « Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir », a-t-il souligné.
Dans ce contexte, le Président de l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS) a invité les siens à se mobiliser pour offrir une déculottée aux partisans du OUI en faisant barrage au dessein des politiques de consacrer « un Président de la République quasiment de Droit Divin », situation qui pourrait ouvrir des portes à de nombreuses dérives inacceptables pour le Gabon. « Si nous voulons la Constitution que nous méritons alors mobilisons nous pour un NON de dignité, un NON démocratique, un NON qui a lui seul signifiera qu’une page est belle et bien tournée en terre bénie du Gabon », a conclu HPO.
Sous une pluie battante et dans une salle pleine, qui a du reste refusé du monde, Hervé Patrick Opiangah, compagnon des premières heures du coup d’Etat aux côtés du Général Oligui Nguema a assurément pris tout le landerneau politique gabonais à contre pied. S’éloignant des convenances et des « ambitions des feuilles mortes » visant à suivre béatement une position au motif qu’elle est soutenue par un homme dont on se dit proche, HPO a pris de la hauteur et s’est élevé en patriote résolu. Hier, Hervé Patrick Opiangah a fait le choix du Peuple, de sa souveraineté. Il a fait le choix historique de mettre le Gabon au-dessus de ses relations et des bénéfices qu’il peut en tirer pour faire prévaloir l’intérêt supérieur de la Nation. C’est en homme d’Etat, libre et digne, qu’Hervé Patrick Opiangah a invité ses partisans à dire NON à cette loi Fondamentale qui veut créer une sorte de « deus ex machina » à la tête de l’Etat et de ses institutions du Gabon qu’il a dit immortels et au dessus de tous.