Libreville, le 15 décembre 2024 – (Dépêches 241). C’est par le biais d’une communication faite au siège de leur formation politique sis à Owendo que l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS) est sortie de sa réserve depuis le début de la procédure judiciaire contre son président fondateur Hervé Patrick Opiangah. L’UDIS a notamment dénoncé l’intrusion et la vandalisation de eu siège par le forces de l’ordre non sans faire état de l’exclusion à peine voilée dont il font l’objet. Nous publions in extenso ladite déclaration.
« Depuis le mercredi 20 novembre 2024, l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale traverse une épreuve inédite en raison de l’indisponibilité de son Président-Fondateur. Notre président, Hervé Patrick OPIANGAH, fait l’objet d’une procédure judiciaire d’une nature inattendue. S’il nous appartient ici de ne pas préjuger des faits qui lui sont reprochés, nous ne saurions taire notre stupéfaction et notre indignation face à la survenance de ces événements.
En effet, par voie de presse nous apprenions la convocation de notre Président à la Direction des Affaires criminelles de l’Etat-major des Forces de Police Nationale. Dans la nuit qui suivit l’ouverture de cette affaire, un commando lourdement armé a fait irruption au siège de notre parti, violant ainsi la demeure symbolique de notre engagement collectif.
Les portes furent fracassées, les bureaux saccagés, et la pièce de notre Président fouillée, renversée et laissée sens dessus-dessous. Aucun mandat ne fut présenté, et aucune légalité ne fut respectée. Ce n’est pas seulement le siège de l’UDIS qui a été attaqué, mais le fondement même de notre République : le respect des libertés publiques.
Chers Compatriotes,
Chers Citoyens militants
Chers sympathisants de l’UDIS,
Au lendemain du coup d’État du 30 août 2023, l’espoir avait été soufflé à travers tout le Gabon : celui d’un renouveau démocratique, respectueux des libertés publiques et des droits fondamentaux, ainsi que la promesse d’une égalité devant la loi. Mais aujourd’hui, cet espoir chancelle.
Sinon, comment expliquer que, sous couvert d’une procédure judiciaire, un parti politique subisse des actes de vandalisme de la part de ceux qui incarnent l’autorité publique ? Quel lien peut-il y avoir entre les accusations portées contre le président, Hervé Patrick OPIANGAH et la destruction des lieux où s’exerce la pensée et l’action politique de notre parti ?
Nous interrogeons, mais nous restons éveillés, car seule la vérité redonne sens à l’ordre républicain. Nous demandons des réponses et réaffirmons notre confiance en la justice à condition qu’elle agisse dans son indépendance et son impartialité.
Dans le tumulte de ces événements, nous rappelons que l’Etat est le garant de la sécurité des personnes et des biens, et que tous les citoyens, sans distinction, sont égaux devant la loi. L’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale reste fidèle à l’idéal de l’Etat de droit. Nous exhortons le Gouvernement à lever le voile sur l’affaire judiciaire impliquant notre Président et à clarifier les intentions qui sous-tendent ces actes hostiles à notre encontre.
Par ailleurs, au-delà des conjectures et des conclusions que l’opinion nationale et internationale pourraient tirer de ces actes, c’est l’image du Gabon tout entier qui se trouve ternie. L’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale n’a jamais faibli dans sa quête d’un Gabon plus juste. Depuis sa création, l’UDIS milite pour un Gabon plus digne, plus égalitaire, plus démocratique, où chaque citoyen trouve à la fois sa place et sa dignité. Lors du scrutin référendaire sur la Constitution, fidèles à nos convictions et à nos principes, nous avons invité les populations à voter pour le « NON ».
Cependant, dans les actes posés récemment, nous constatons une exclusion manifeste de notre mouvement. En effet, malgré cette position claire et républicaine, nous n’avons pas été invités à la rencontre supposément inclusive initiée par le Président de la Transition. Un choix curieux d’autant plus qu’à la faveur de son adresse à la Nation du 4 décembre 2024 la président de la Transition, Chef de l’Etat a républicainement précisé que « le OUI et le NON ne doivent pas nous diviser ».
Pourtant, en votant « NON » lors du référendum sur la Constitution, nous avons exercé un droit fondamental : celui d’exprimer notre opinion sur un instrument déterminant et essentiel à l’avenir de notre Pays.
Est-ce là une omission ou une volonté délibérée d’écarter notre formation politique ? Cette marginalisation est-elle relative à l’indisponibilité de notre Président ou aux accusations portées contre lui ? Ces interrogations, nous les posons avec gravité, dans l’espoir que la transparence et l’équité prévalent.
Chers Compatriotes,
Chers Citoyens militants
Chers sympathisants de l’UDIS,
À l’heure où l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale appelle l’opinion nationale et internationale à constater le traitement pour le moins particulier de notre formation politique et l’affaire concernant son Président, je vous invite à demeurer calme, respectueux de l’ordre public, et fermement attaché à l’idéal républicain en gardant une posture de dignité et de fermeté.
Enfin, l’UDIS qui entend participer activement à toutes les échéances électorales futures, réaffirme son soutien indéfectible à son Président Hervé Patrick OPIANGAH tout autant que son positionnement au sein de la Plate forme Vision 2025 dans laquelle nous entendons continuer à jouer un rôle central. Nous demandons par ailleurs que la lumière soit faite sur cette affaire et que le droit triomphe, non pas au profit d’une faction, mais pour le bien commun du peuple gabonais, dans le respect des lois de la République, dans leur esprit comme dans leur lettre.
Vive l’UDIS !
Vive le Gabon !
Je vous remercie »
Fait à Libreville, le 13 décembre 2024