Libreville, le 7 janvier 2024 – (Dépêches 241). Dans un communiqué de presse rendu public ce jour, plusieurs personnalités politiques qui ont toutes montré leur détachement avec la gouvernance du CTRI tiendront une conférence de presse commune. Une situation presque inédite qui invite au questionnement et qui fait poindre l’idée chez plusieurs personnes de l’émergence d’un front pour s’opposer à Brice Clotaire Oligui Nguema.
Ils sont issus de l’ancien régime d’Ali Bongo, d’aucuns sont des politiques hybrides qui ont oscillé entre le régime du père Omar Bongo et du fils Ali Bongo. Tous ont sans exception depuis le début de cette Transition critiquent vertement le régime militaire et la gouvernance qu’il a mis en place en arrivant au pouvoir. Et tous ont donc décidé de s’unir du moins pour quelques heures, par le biais d’une conférence de presse, pour sans doute à nouveau mettre à nue les errements du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI).
C’est du moins ce qu’il ressort d’un communiqué de presse rendu public sur les réseaux sociaux et massivement partagé par certaines des personnalités concernés par la rencontre. « Messieurs Pierre Claver MAGANGA MOUSSAVOU, ancien Vice-président de la république, Albert ONDO OSSA, ancien candidat à l’élection présidentielle de 2023, Alain – Claude BILIE – BY- NZE, ancien Premier ministre, Ali Akbar ONANGA Y’OBEGUE, ancien Ministre, vous invitent cordialement à une conférence de presse qu’ils animent », indique la communication. Une rencontre dit-on pour « éclairer l’opinion publique et relayer nos préoccupations et propositions », poursuit le communiqué.
Si Bilie-by-Nze, ancien Premier ministre est le 1er à montrer de façon évidente son éloignement avec le CTRI en refusant de faire allégeance à Oligui Nguéma, Albert Ondo Ossa est dans ce sillage, celui qui critique et remet en cause les choix et la politique économique du Gouvernement Ndong Sima. Pierre Claver Maganga Moussavou, bien que flou dans son positionnement comme d’ordinaire, s’est tout de même opposé au projet constitutionnel récemment validé, en appelant à voter pour le NON. Tout récemment, c’est Ali Akbar Onanga, ancien Ministre de la Fonction Publique sous Ali Bongo Ondimba qui ferraille de sa plume pour dénoncer les dérives et les violations de la loi par le régime militaire. Il s’est notamment illustré en mettant à nu le caractère illégal de la révision des listes électorales, récemment entamée par Régis Immongault.
Peu à peu, au gré des intérêts et à la convergence d’opinions, ce front grandit, s’entoure de personnalités à l’héritage politique probablement contestable, mais dont on ne saurait objectivement dénier la rationalité et la pertinence des analyses. De là à se dresser et s’opposer à Brice Clotaire Oligui Nguema. Les prochains mois donneront des indications claires sur les intentions de ces marathoniens de la politique gabonaise.
