Libreville, le 07 janvier 2025 – (Dépêches 241). Réunis en assemblée générale extraordinaire ce lundi 6 janvier 2025, les syndicats des Enseignants-Chercheurs officiant au sein de l’École Normale Supérieure (ENS) ont arrêté des résolutions fermes pour protester contre la suspension jugée « arbitraire » et « injustifiée » du Professeur Ruffin Dinzambou, Directeur Général de cette Institution. Il s’agit de la fermeture symbolique du portail de l’ENS, d’observer trois journées d’une « ENS morte » et de la réhabilitation sans délai et sans conditions du DG.
Le ton n’en finit plus de monter entre les syndicats des Enseignants-Chercheurs de l’ENS et Camélia Ntoutoume Leclercq, Ministre de l’Éducation Nationale. Une escalade qui a connu un nouveau pic samedi dernier, avec la décision prise par le membre du Gouvernement de suspendre le Directeur Général de cette école, le Professeur Ruffin Dinzambou, nommé en Conseil des Ministres il y a quelques mois.
Il n’en fallait pas davantage pour exacerber les tensions déjà persistantes entre les syndicats et Camélia Ntoutoume Leclercq. « Nous trouvons cette décision du Ministre de l’Éducation Nationale injuste et inappropriée pour la simple raison qu’elle n’est pas l’autorité qui nomme le Directeur Général de l’ENS. Celui-ci est nommé en Conseil des Ministres et donc par décret présidentiel sur proposition du Ministre de l’Enseignement Supérieur. Il n’y a donc que ce même procédé qui peut conduire à son éviction de ce poste », a d’abord déclaré le Professeur Hilaire Ndzang Nyangone, Président du SNEC-ENS.
Une assemblée générale de décision et de contestation contre l’ingérence du Ministre de l’Éducation Nationale dans la gestion de l’ENS
Revenant sur les points abordés durant leur assemblée générale extraordinaire, le Président du SNEC-ENS a d’abord tenu à remercier ses collègues des autres Universités et Grandes Écoles, venus très nombreux en signe de solidarité assister à cette grande messe, à l’issue de laquelle des résolutions fortes en guise de protestation contre la suspension du Directeur Général de l’ENS ont été prises.
« Je tiens d’abord à remercier d’autres collègues qui viennent des autres institutions universitaires et de recherches qui nous ont manifesté leur solidarité aujourd’hui. Trois principaux points ont été inscrits à l’ordre du jour et soumis au vote des collègues. Le 1er point a été justement le maintien du Directeur Général à son poste. À cette question, l’assemblée générale a décidé à l’unanimité que le Directeur Général de l’ENS poursuivre ses activités », a indiqué le Professeur Hilaire Ndzang Nyangone.
Poursuivant son résumé de leur assemblée générale extraordinaire, le Président du SNEC-ENS a également évoqué les deux autres questions à l’ordre du jour. « La deuxième question soulevée était celle relative à la sortie immédiate de l’ENS de la co-tutelle avec l’Éducation Nationale. Soumise au vote, cette question a elle aussi été approuvée à l’unanimité. La troisième action consiste à montrer notre indignation la plus totale face aux agissements de plus en plus intrusifs, invasifs et toxiques de l’Éducation Nationale dans la gestion de l’ENS, en votant trois journées d’une « ENS morte », avec cessation de toutes activités », a-t-il ajouté.
Les Enseignants-Chercheurs de l’ENS invitent Camélia Ntoutoume Leclercq à respecter leur Institution et à rester à sa place
Les syndicats des Enseignants-Chercheurs officiant à l’ENS ont ainsi invité la Ministre de l’Éducation Nationale à se tenir à sa place. « L’opinion doit retenir que la Ministre de l’Éducation Nationale ignore où se trouve exactement sa place dans la gestion de l’École Normale Supérieure. Le qualificatif supérieur revient à dire que c’est un établissement public d’enseignement supérieur. Et dans aucun pays sérieux sur terre vous n’avez vu une École Normale Supérieure sous la tutelle d’un Ministère de l’Éducation Nationale », a renchéri le Président du syndicat.
Pour finir, le Président du SNEC-ENS estime que Camélia Ntoutoume Leclercq « se trompe de terrain de jeu. Elle a de nombreux problèmes à gérer au niveau de l’Éducation Nationale sur toute l’étendue du territoire, et donc qu’elle s’occupe de ses problèmes. Nos problèmes à nous relèvent de l’Enseignement Supérieur, et il revient au Ministre de l’Enseignement Supérieur de s’occuper des problèmes de l’ENS tel qu’il le fait si bien jusqu’aujourd’hui (…) l’ENS n’est pas et ne sera jamais un grand lycée. l’ENS est un établissement public d’enseignement supérieur, donc une Université », a-t-il conclu.