Libreville, le 8 mars 2025-(Dépêches 241). Résolument engagé à valoriser la richesse culturelle gabonaise qui se meurt lentement, le Conseil National des Rites et Traditions du Gabon (CNRTG) a de nouveau gratifié son public de deux belles présentations le weekend qui s’est achevé: la danse Ndong Mba et le rite Nziriyang-Ntam ont rythmé l’ambiance au siège de l’institution.
Depuis plusieurs mois déjà, de nombreux rites initiatiques du terroir ainsi que des danses traditionnelles se succèdent au Conseil National des Rites et Traditions du Gabon (CNRTG). L’objectif affiché de ce ballet est d’« identifier les rites et les danses encore en activité afin de les présenter au public, mais également de préparer le congrès national à venir que notre institution souhaite organiser », a dernièrement confié Owone Nguema, membre éminent du CNRTG.
Pour le week end dernier, le public a eu droit à la présentation de la danse Ndong Mba. « La danse Ndong Mba serait partie de la Guinée-Équatoriale pour la province du Woleu-Ntem. Elle n’a pas de particularités, elle peut se danser à l’occasion d’un décès comme lors d’un événement festif », a d’abord avancé Mezui Mbegha Gabin, le responsable du groupe. Interrogé sur la nécessité ou pas d’être initié pour pratiquer cette danse, le responsable a indiqué que « la tradition est basée sur l’initiation, vous ne pouvez pas pratiquer une telle danse sans passer par l’initiation », a-t-il précisé.
Poursuivant sur la description du Ndong Mba, il a ajouté que « le Ndong Mba est à peu près comme le Mvett. Ce sont des danses sœurs. Vous verrez les mêmes dispositions qui sont dans le Mvett sont à quelques exceptions près les mêmes dans le Ndong Mba. Vous avez pu voir tout à l’heure, la position des uns et des autres au corps de garde, tout le monde avec les instruments qu’on utilise aussi dans le Mvett », a renchéri Mezui Mbegha Gabin, avant de boucler en rassurant que « les personnes qui pratiquent davantage cette danse sont certes les hommes, mais elle n’est pas exclusivement réservée aux hommes. Elle est ouverte à tout le monde, pourvu que vous soyez initié. Pour preuve, quand le Grand Maître Essame Obame décède en Guinée-Équatoriale, malgré qu’il avait plusieurs fils, mais c’est à sa fille qu’il a légué sa succession », a-t-il conclu son propos.
Nziriyang-Ntam, une branche de l’Iboga pratiquée au Gabon depuis des millénaires
En second moment de la présentation, le public a eu droit au rite initiatique Nziriyang-Ntam. Questionné sur la l’histoire et la spécificité de ce rite, Toung Mvé, l’un des derniers dépositaires, a répondu que « le rite initiatique Nziriyang-Ntam qui est une branche de l’Iboga pratiquée au Gabon depuis des millénaires s’inscrit dans la continuité du travail commencé par un homme, Minko Mi Nze Ava, notre Grand Maître spirituel, rappelé à Dieu le 1 décembre 1998 », a-t-il fait savoir.
Au sujet de la spécificité dudit rite, il a précisé que « dans cette branche vous avez d’un côté le Mbiri qui est un peu classique et l’autre spécificité qui est Mimbare qui est un principe qu’il a appris du côté de Zonké au Nord-Ouest du Congo chez son Maître Nziambi. En prenant le Nziriyang chez son Maître Nang Nse Kué, natif de Minvoul mais qui a œuvré ici à Libreville, il a pu concilier toutes ces branches dans lesquelles il soignait les gens », a indiqué Toung Mvé.
Pour finir à propos du rite initiatique Nziriyang-Ntam, il a par ailleurs avancé que ce dernier « œuvre au service du Christ et de l’Humanité pour soigner les hommes, prôner l’amour fraternel, prôner le respect de la vie et enfin prôner l’unité des frères et des sœurs. Ce que le Grand Maître rappelait à nous tous qui voulons travailler dans cette voie, c’est que tout est centré sur le Christ. L’homme par lui-même ne fait rien sans Dieu, nous sommes de simples serviteurs, le médecin par excellence c’est le Christ qui vous oriente sur ce que vous avez à faire », a-t-il conclu.
