Affaire Dr Iloko vs Bilie-by-Nze: Oligui Nguema en corrupteur comme Omar Bongo ?

L’affaire Iloko Boussiengui qui accuse Bilie-By-Nze de s’être fait corrompre par Oligui Nguema n’est pas sans rappeler les méthodes de feu Omar Bongo © DR

Libreville, le 10 mars 2025 – (Dépêches 241) Depuis quelques jours une affaire fait grand bruit dans l’opinion publique gabonaise. C’est le surprenant démêlé, à moins de deux mois de l’élection présidentielle, au sein de la plateforme Ensemble pour le Gabon, opposant le Dr Stéphane Germain Iloko Boussengui et son désormais ex-allié Alain Claude Bilie-by-Nze, le dernier premier ministre d’Ali Bongo. Et pour cause: le Président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, lors d’une rencontre au palais rénovation avec la plateforme, aurait remis 100 millions de francs cfa au président d’Ensemble pour le Gabon, mais que celui-ci aurait déclaré à moitié. Une affaire qui rappelle la gestion calamiteuse des rapports entre personnalités politiques du défunt Président Omar Bongo Ondimba. 

À mesure que la transition tire à sa fin, les Gabonais découvrent choqués et scandalisés les pratiques de la gestion douteuse de deniers publics par le chef de l’État. En effet, dans une vidéo devenue virale dans les réseaux sociaux, le Dr Iloko ancien membre influent d’ensemble pour le Gabon, suite à une dissensions avec le président de ce mouvement politique, fait des révélations tonitruantes contre l’ancien premier ministre, ACBBN, le petit mouton noir de la politique gabonaise. 

Dans cette vidéo, il explique les raisons de son départ de la plateforme, la principale étant relative au fait que le natif d’Ekowong n’aurait déclaré que 50 millions de francs cfa sur les 100 millions supposément reçus du président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema. L’objectif visé étant de décrédibiliser son ancien partenaire. Aussi déclare-t-il « il n’est pas capable. Il ne perçoit même pas les choses normalement. Il n’est pas crédible. » Des déclarations qui augurent d’une démarche déstabilisatrice savamment orchestrée.  

Seulement, si ses révélations ont produit quelques effets sur la vision politique d’Alain Claude Bilie-by-Nze, surtout auprès de ses détracteurs, elles semblent, selon une certaine opinion, révéler davantage une gestion opaque et scabreuse des fonds publics par le chef de l’État actuel. Ainsi, en s’appuyant sur l’éventualité que les révélations d’octroi d’argent par le président de la transition soient avérées, elles  amèneraient le Gabon dans un passé sombre marqué par les pratiques de gestion douteuses de feu Omar Bongo Ondimba, pour qui la corruption de ses opposants était devenue monnaie courante. 

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D’ailleurs, il ne s’en cachait plus; se considérant comme une sorte de dieu du Gabon ayant le pouvoir de vie et de mort sur chaque citoyen. Dans ce sillage déclarait-il avec aisance « Je peux faire d’un ministre un chien, et d’un chien un ministre ». Dès lors, il instaurerait tacitement la corruption comme une forme de gestion des ressources de l’État. Ce qui n’a pas manqué de créer depuis lors une élite politique gabonaise particulièrement corrompue prête à vendre femmes, enfants, père et mère pour une place au soleil. Situation dont les conséquences ont  malheureusement fait croître le développement du sous-développement du pays. 

Or, depuis l’avènement du coup d’État du 30 août 2023 qui a déposé le régime avilissant d’Ali Bongo, les  gabonais, plein d’espoir, ont cru à un possible changement, à une rupture, pourquoi pas radicale avec les pratiques obscures anciennes. Fort regrettablement, ils se sont vite rendus compte que l’homme de Ngouoni se montre remarquablement brillant dans le recyclage des anciens membres du régime Bongo-PDG. 

Ce qui pourrait, à n’en point douter, crédibiliser la thèse selon laquelle le président de la transition, chef de l’état, Brice Clotaire Oligui Nguema, non seulement ne manquerait pas de s’identifier au président défunt, Omar Bongo Ondimba, dont il était l’aide de camp, mais pire encore, il serait en train de vouloir gouverner le pays en s’inspirant de ses  pratiques. Il créerait ainsi, involontairement, au sein de l’opinion, un profond doute sur sa capacité à développer le pays et à garantir l’idée d’un véritable essor vers la félicité pour chaque gabonais pour qui ses circonvenences n’impactent plus.

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