Gabon: une dette de plus en plus exposée aux risques selon la DGD

La Direction Générale de la Dette alerte sur les risques de refinancement élevés avec des emprunts à court terme © DR

Libreville, le 24 avril 2025 – (Dépêches 241-). Le portefeuille de la dette publique du Gabon en 2024 demeure particulièrement vulnérable à plusieurs risques financiers. Le pays est confronté à une situation complexe où 66,9 % de la dette est libellée en devises, principalement en dollars américains. Ce niveau d’exposition au risque de change pourrait poser un problème majeur en cas de fluctuations défavorables des taux de change. Un document officiel de la direction générale de la dette, fait état de cette vulnérabilité : « Le portefeuille de la dette publique demeurerait exposé au risque de change en raison de la prépondérance du dollar américain dans l’encours en devise, soit 66,9%. » Cela signifie que toute dépréciation du franc CFA par rapport au dollar entraînerait une augmentation immédiate de la charge de la dette en termes de FCFA, rendant plus difficile le service de la dette. 

La direction générale de la Dette alerte. Le risque de refinancement reste élevé, avec des emprunts à court terme représentant 32,5% de la dette totale. Le portefeuille de la dette du Gabon devra être refinancé à des conditions potentiellement plus strictes dans les années à venir. Cette situation est bien résumée dans le document : « La dette à refixer dans un an représente 32,5% du portefeuille global de la dette. » Cela signifie qu’un tiers de la dette devra être renégocié ou refinancé chaque année, augmentant la probabilité d’une exposition à des taux d’intérêt plus élevés ou à une révision des conditions contractuelles. Ce phénomène pourrait entraîner un stress financier, d’autant plus que la maturité moyenne de la dette est relativement faible, à 5,7 ans. 

Malgré ce contexte, il existe une opportunité pour l’État gabonais de réduire ces risques, en particulier en augmentant la proportion de dettes à taux fixe et à long terme. L’émission d’emprunts à 18 ans de maturité pour les prêts multilatéraux ou les emprunts bilatéraux avec des périodes de grâce importantes permettrait de stabiliser les finances publiques sur le long terme, réduisant ainsi l’impact des variations des taux d’intérêt. Le document précise d’ailleurs que « La dette à taux fixe devrait représenter au moins 75 % de la dette totale. » Cette stratégie vise à garantir des conditions plus stables et prévisibles. 

Face à cette situation, l’État gabonais doit non seulement mieux gérer la composition de sa dette, en privilégiant des dettes moins exposées au risque de change, mais aussi renforcer ses mécanismes de couverture contre les fluctuations économiques globales et surtout améliorer une gouvernance qui malgré les discours rassurants, peine à s’harmoniser avec la réalité comme en témoigne le « ballon d’essai » à 63 milliards de FCFA de l’an dernier. Ce travail de gestion active de la dette est essentiel pour garantir la soutenabilité de la politique budgétaire à long terme, dans un environnement mondial de plus en plus incertain.

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