Gabon: après avoir viré son frère cadet, Oligui Nguema nomme dans la foulée son aîné DG du contrôle budgétaire 

Le népotisme au sommet de l’Etat s’exprime avec grand intérêt au sein de la Transition © DR

Libreville, le 21 juin 2024 – (Dépêches 241). Alors qu’on pensait que le Président de la République, Chef de l’Etat avait tiré les enseignements des nominations copain-copains et des méfaits du népotisme à la tête de l’Etat, ce dernier vient d’apporter la preuve par trois qu’il n’a que faire des récriminations et réquisitions du Peuple. À la faveur du dernier Conseil des Ministres présidé hier, Oligui Nguema a porté son frère aîné, Hugues Mfa Nguema à la tête du Contrôle Budgétaire, une direction nouvellement créée après l’affaire Aurelien Mintsa Mi Nguema. 

Entêtement, inconséquence, ou simple absence de remise en cause ? C’est la question que se posent certains Gabonais après la nomination du nouveau Directeur Général du Contrôle Budgétaire. Nonobstant l’affaire Aurélien Marcel Mintsa Nguema, frère cadet du Président de la République, ancien DGBFIP et soupçonné de malversation financière, l’opinion constate ahurie l’entetement de Brice Clotaire Oligui Nguema à faire prospérer au sein de la Transition des pratiques que les Gabonais exècrent désormais: le népotisme, les privilèges et le favoritisme.

En dépit de l’infortune de son frère cadet, laquelle logiquement aurait invité le Chef de l’Etat au questionnement et à la mesure dans cette volonté effrénée d’associer des proches au partage du « Gibier », sans égard, le même Conseil des Ministres de ce jeudi qui a acté l’éviction d’Aurélien Marcel Mintsa-Mi-Nguema a désigné Hughes Mfa Nguema, frère aîné du Président, pour diriger la toute nouvelle Direction Générale du Contrôle Budgétaire et Financier (DGCBF).

Cette nouvelle direction a, elle aussi, été créée par décret pendant le même Conseil des Ministres dans le but de réorganiser les compétences de la Direction Générale du Budget et des Finances Publiques après les dérives observées pendant les différents passages à sa tête. Cette réorganisation inclut la création d’une Direction Générale du Contrôle Budgétaire et Financier, et pour la diriger, le choix s’est étrangement porté sur Hughes Mfa Nguema. 

Selon le communiqué final du Conseil des Ministres d’hier, ce projet de décret vise à séparer les fonctions d’ordonnateur et de contrôleur concentrées par la DGBFIP. Et de reconnaître que cette concentration de prérogatives remonte à une réforme introduite en 2015 qui « a conduit à de nombreux dépassements des autorisations parlementaires, en violation de la loi et portant atteinte à la crédibilité de l’exécutif », conclut le communiqué.

Si le raisons ayant motivé  cette séparation des prérogatives est en tout point louable et légitime, le choix porté sur Hughes Mfa Nguema, banquier de formation devrait une nouvelle fois  jeter l’opprobre sur le Comité pour la Transition et la  Restauration des Institutions (CTRI) dont la gestion et la conduite des affaires sont de plus en plus décriées. 

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