Transition: fin des nominations copains-coquins, le CTRI a-t-il menti ?

Ces personnalités de la transition pointées du doigts pour leur appétence supposée pour le clientélisme et le Népotisme ©montageDépêches 241

Libreville, le 11 février 2023 – (Dépêches 241). Au matin du 30 août 2023, date désormais historique, marquant la fin du règne d’Ali Bongo Ondimba, le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) annonçait la fin du népotisme et du clientélisme au sommet de l’État, promettant de mettre un terme aux nominations tribales, claniques et familiales qui ont confiné le pays à l’immobilisme et à un état de sous-développement évident. Seulement, à l’épreuve des faits, l’opinion découvre qu’il n’en est rien, tant la pratique demeure enracinée, même au sein du nouveau pouvoir incarnée par Brice Clotaire Oligui Nguema. 

En déposant Ali Bongo Ondimba le 30 août dernier, à la suite d’un scrutin électoral bâclé et extrêmement controversé, les militaires, aujourd’hui au pouvoir, égrenaient un chapelet de récriminations faites par les populations au régime déchu, parmi lesquelles les nominations aux relents claniques et familiaux qui laissaient volontairement sur le bords de nombreux compatriotes à la compétence avérée, pour leur préférer parents, amis et connaissances.

Devant les populations et à la face du monde, le CTRI, incarné par le Président de la Transition, Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, promettait avec une assurance réconfortante de mettre un terme aux nominations « Copains-coquins » qui ont considérablement retardé le décollage économique, politique et social de notre pays. Pourtant, dans la pratique aujourd’hui, les populations constatent avec regret que le CTRI reprend à l’identique ou presque, certaines attitudes fortement dénoncées hier. Chaque communiqué du CTRI, ainsi que chaque communiqué final du Conseil des ministres, nous livrent leur part de nominations tribales, claniques et familiales.

Aussi, après la nomination de l’époux de Laurence Ndong, Ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement de Transition, comme Directeur Général Adjoint de la SPIN, les populations, ont-elles récemment assisté à celle de madame Nathalie Obone Obiang, l’épouse de Gervais Oniane, au prestigieux poste de Conseiller du Président de la Transition, puis aux nominations des Immongault. D’abord Sandrine Natacha Magnambah, l’épouse de l’actuel Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, nommée à l’Agence Nationale d’Investigation financière (ANIF) comme Membre Permanent Représentant le Ministère de la Justice, puis le neveu, Lick Kerry Immongault, porté à la tête du service Comptabilité et Règlements de la perception de Moanda, dans le Haut-Ogooué. 

La pratique semble même gagner la sphère de la société civile, qui pouvait encore se réclamer d’une certaine virginité en la matière. Seulement, même Marcel Libama, l’opiniâtre et respectable syndicaliste du monde de l’éducation, par ailleurs Sénateur de la Transition, vient de s’y prêter à ce jeu malsain : son fils, Hamed Loïc Ovouna aurait été promu Délégué Spécial Adjoint de la Mairie du 4ème arrondissement de Franceville. 

Ces pratiques tant décriées par les populations dans l’ancien régime, et importées au sein de la Transition actuelle, viennent doucher les espoirs du Peuple de voir enfin émerger un Gabon où l’équité, la justice sociale, la transparence et le mérite seraient les unités de mesure, à partir desquelles, des compatriotes seraient promus. Des assuétudes qui remettent  significativement en doute la sincérité du CTRI à mener le pays à l’essor vers la félicité et qui tendent, du reste, à grignoter l’état de grâce du Général-Président depuis le coup de liberté du 30 août 2023. 

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