
Libreville, le 7 Juillet 2025 – (Dépêches 241). Ce vendredi 4 juillet, le porte-parole de la présidence gabonaise, Théophane Junior Nzame-Nze Biyoghe, a réagi à la déclaration conjointe de Sylvia Bongo et son fils, Noureddin Bongo Valentin. Par un communiqué, la femme et le fils de l’ancien président Ali Bongo dénonçaient les conditions inhumaines de détention dont ils auraient fait l’objet avant et après le coup d’Etat de 2023. Pour Théophane Junior Nzame-Nze Biyoghe, ces accusations sont une « stratégie de diversion ».
Le 3 juillet 2025, sur leur réseaux sociaux, Sylvia Bongo et Noureddin Bongo ont publié conjointement un communiqué. Dès les premières lignes, ils remercient la communauté internationale, et plus particulièrement africaine, de leur avoir « sauvés la vie » en mettant fin à plus de 20 mois de détention arbitraire. Ils dénoncent avoir été victimes de tortures physiques, incluant des coups, des électrocutions et des noyades simulées. Ils dénoncent également des conditions de détention extrêmement dures, notamment un isolement prolongé à la prison centrale de Libreville ainsi que dans un bureau situé sous le Palais présidentiel.
Lors de la conférence de presse tenue le 4 juillet, le lendemain de ce communiqué, parmi les différents points évoqués, le porte-parole de la présidence gabonaise, Théophane Junior Nzame-Nze Biyoghe, est revenu sur le communiqué conjoint de Sylvia Bongo et de son fils Noureddin. Sans s’attarder sur les accusations portées par ces derniers, le porte parole s’étonne du choix de Sylvia Bongo et de de son fils de prendre la parole publiquement, alors que « les deux inculpés auraient pu employer leur temps à la préparation de leur défense dans l’attente de leur procès ». Sylvia Bongo et son fils sont en effet en liberté provisoire depuis le depuis le 16 mai 2025.
Après avoir décrit ces sorties comme « une stratégie de diversion et de brouillage judiciaire », le porte-parole de la Présidence a tenu à rappeler que les chefs d’accusations qui pèsent contre les deux proches de l’ancien Président sont « suffisamment graves pour mériter des réponses. Car les Gabonais ont droit à la vérité sur la gestion qui a été faite de l’État et de ses ressources sous l’ancien régime ».
Soupçonnant la volonté des deux protagonistes de se soustraire à la justice gabonaise, Théophane Junior Nzame-Nze Biyoghe a fermement rappelé que « la justice sera rendue au nom du peuple gabonais: non sur les réseaux sociaux ni dans les médias mais dans les juridictions de la République ». Concernant ce dossier, le Président Brice Clotaire Oligui Nguema a déjà eu à s’exprimer publiquement. Il a déclaré lors d’une précédente rencontre avec des responsables des institutions de la République: « Le Gabon est respectueux des droits de l’homme. Si on a réussi à faire un coup d’État sans effusion de sang, ce n’est pas deux individus qui seront torturés, dans ce pays », a-t-il ajouté.
Pour rappel l’ex-première Dame et son fils sont accusés de corruption, détournement de fonds publics, blanchiment de capitaux, recel, association de malfaiteurs, faux et usage de faux, falsification de la signature du président de la République. Leur procès est attendu dans les mois à venir.