Libreville, le 15 octobre 2021 (Dépêches241). Le ministre des Affaires étrangères Pacôme Moubelet Boubeya, et son collègue du ministère du pétrole Vincent de Paul Massassa seraient selon plusieurs médias confrères sur la sellette. Le premier pour son goût prononcé pour le népotisme et pour son activité constatée, le second pour ses velléités de distraction de fonds et de corruption supposée. Au nom de la « Tolérance zéro » et de l’efficacité dans ses fonctions, Ali Bongo pourrait se débarrasser de ces personnalités au moment de remanier l’équipe gouvernementale.
Le Gouvernement sera-t-il remanié à l’issue du conseil des ministres de ce 15 octobre ? Cette hypothèse n’est pas à exclure au regard de certaines frasques dont se seraient bien passées certains membres du gouvernement, au premier rang desquels le ministre des Mines, du Pétrole et des Mines et des Hydrocarbures, Vincent de Paul Massassa. Ce dernier aurait tenté de corrompre le Premier ministre Rose Christiane Ossouka Raponda en faisant déposer à son cabinet des sacs d’argent d’une valeur de 300 millions de FCFA. Une tentative de corruption dénoncée par le Premier ministre elle-même au cours du Conseil des ministres du 11 août 2021.
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Fait curieux, Vincent de Paul Massava est toujours en poste alors que certaines observateurs prédisaient déjà sa l’éviction de ce natif de Franceville, afin d’être entendu par la justice pour les faits qui lui sont reprochés. S’il est maintenu à l’issue du conseil de ce vendredi, cela sonnera comme un désaveu d’Ali Bongo envers son Premier ministre Rose Christiane Ossouka Raponda. Dans ce cas, le bon sens et l’estime qu’on porte à son soi personnel voudraient que cette dernière présente sa lettre de démission. Car n’ayant plus aucun poids et aucune autorité sur ses ministres. Aura t-elle le cran de poser un tel acte ? Rien n’est moins sûr.
Même son, même son cloche, l’hebdomadaire La Loupe dans sa livraison du 8 octobre dernier, a fait quant à lui état d’une possible sortie du gouvernement du ministre des Affaires Etrangères, Pacôme Moubelet Boubeya ancien proche des proches du Chef de l’Etat. Pour cause, cet inconditionnel soutien d’Ali Bongo aurait détourné la bagatelle de 3,5 milliards de FCFA destinée au paiement de la prime de servitude diplomatique (PSD) des agents de son ministère.
Une information reprise en outre par nos confrère de IciGabon qui justifient la mouvement d’humeur du syndicat des agents du Ministère des affaires étrangères réclament le règlement de la prime de servitude diplomatique par le fait que « cette prime soit un peu plus de 3,5 milliards de franc CFA, aurait été détournée par leur tutelle »
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En outre, le patron de la diplomatie gabonaise pourrait également être mis à l’index en raison de son inactivité. Aphone et inopérant depuis sa nomination, il se susurre que son rendement ne satisfait pas l’exécutif. Beaucoup au sein du ministère des Affaires Étrangères regrettent même Alain Claude Bilie-by-Nze qu’ils disaient actif et très offensif. Autre fait qui pourrait disqualifier Pacôme Moubelet Boubeya du prochain gouvernement, sa proximité avec l’actuel Ambassadeur du Gabon en France Liliane Massala. Selon La Loupe, depuis le retour de Moubelet Boubeya, « le ministère des Affaires étrangères s’est transformé en une géante foire matrimoniale où sa belle sœur Liliane Bulabula Wamusanza, bénéficie de toutes les attentions, contrairement aux autres représentations diplomatique ».
S’il est vrai que des réajustements de cette équipe gouvernementale dirigée par Ossouka Raponda est attendue, Ali Bongo Ondimba pourra-t-il vraiment se séparer de son ancien ministre de l’ancien l’intérieur à deux ans de la future élection présidentielle ? Avec lui tout est possible. Pacôme Moubelet Boubeya, pourtant homme central de sa réélection en 2016 avait déjà été évincé du gouvernement. Le Chef de l’Etat n’aura donc aucune appréhension pour le reproduire. L’homme vient tout juste de virer son fils de la fonction de Coordonnateur Général des Affaires Présidentielles.