Reprise des délestages: Quand la Ve République renoue avec son essor vers l’obscurité

Les populations du Grand Libreville sont une énième fois confrontées aux délestages chroniques © DR

Libreville, le 13 octobre 2025-(Dépêches 241). Depuis quelques jours, le quotidien de nombreux ménages gabonais est de nouveau rythmé par d’interminables coupures d’électricité. Ni les efforts consentis par le Gouvernement de Transition, ni les excuses du Ministre Philippe Tonangoye au peuple gabonais ne sont parvenus à bout de l’incapacité de la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG), unique entité dédiée à la production et à la distribution de l’électricité au plan national, à satisfaire les besoins de leur clientèle. Toute chose qui fait désormais dire à beaucoup que la Cinquième République vient de renouer avec son essor vers l’obscurité, comme aux aurores de la Transition.

Il ne se passe plus une journée dans le Grand Libreville, comme à l’intérieur du pays, sans que les ménages gabonais ne déplorent l’absence d’électricité. « On jugera la Cinquième République sur sa capacité à assurer aux Gabonais le minimum (…) au carrefour Atsié, Lambaréné essuie sa 19ème coupure d’électricité de la semaine. Nous n’y sommes toujours pas », a déclaré Daniel Akoma, un enseignant de la ville, manifestement très dépité. « On souffre ici à Oyem. Chaque quartier a son jour. Avant-hier nous avons dormi dans l’obscurité, peut-être qu’aujourd’hui ou demain, ils vont encore couper chez nous », s’est indignée Darlyne Ada, une habitante du quartier Akoakam.

Malgré les efforts annoncés par le Gouvernement, les Gabonais manquent toujours d’électricité dans leurs maisons 

Pour soulager la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) de toutes ses difficultés structurelles qui concourent à son incapacité à satisfaire leurs clients, le Gouvernement de Transition avaient pris une série de mesures, parmi lesquelles la baisse du prix du carburant industriel à l’effet de minimiser les coûts de production de l’énergie et permettre à la SEEG de continuer à alimenter ses groupes sans interruption liée au carburant. Entre autres mesures prises à l’époque, il y avait également l’achat de plusieurs groupes électrogènes, permettant de renforcer la distribution de l’énergie dans certaines localités jugées en tension.

Toujours dans le registre des solutions palliatives, le Gouvernement d’alors avait paraphé un contrat extrêmement onéreux avec l’industriel Turc Karpowership, afin que ce dernier fournisse à la capitale gabonaise et ses environs les Mégawatts nécessaires pour que la ville soit éclairée. Seulement, deux ans plus tard, aucune des solutions avancées jusqu’ici ne semble donner satisfaction. Partout, avec la même régularité, les Gabonais restent délestés d’électricité.

Les plates excuses du Ministre Philippe Tonangoye n’y changent rien à la situation

Visiblement dépassé par cette incapacité à satisfaire les Gabonais devenue chronique, le Ministre de l’Accès Universel à l’Eau et l’Électricité, Philippe Tonangoye, avait publiquement présenté ses excuses à la Nation et au peuple gabonais, tout en formulant la promesse d’y remédier le plus rapidement possible. Des mois plus tard, aucune avancée significative n’est véritablement perceptible. La situation semble même empirer. Une incapacité qui devrait définitivement être corrigée, surtout dans un contexte où les nouvelles autorités affichent souverainement leurs ambitions industrielles pour le pays. 

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