Élim/CDM 2026: : Et si le Gabon, ce 14 octobre 2025, vivait son Côte d’Ivoire 2005 ?

Ce soir les Panthères du Gabon pourraient si les dieux du foot leur sont favorables faire connaître à la Côte d’Ivoire la douleur d’une élimination tragique comme ce fut le cas avec le Cameroun en 2005

Libreville, le 14 octobre 2025 – (Dépêches 241). Ce soir à Franceville, les Panthères du Gabon jouent bien plus qu’un match : elles jouent une place en Coupe du Monde 2026. Deuxième de son groupe derrière la Côte-d’Ivoire, le Gabon doit battre le Burundi et espérer un faux pas des Éléphants contre le Kenya. Un scénario qui résonne étrangement avec une autre nuit, il y a vingt ans, où la Côte-d’Ivoire s’était qualifiée à la dernière seconde… grâce à un raté du Cameroun. Et si, cette fois, l’histoire offrait au Gabon ce qu’elle avait jadis offert à la Côte-d’Ivoire ?

Il est des soirs où le destin se glisse dans les coutures du football avec la grâce d’un conte ancien, écrit à l’encre des espoirs suspendus et des miracles attendus. Ce 14 octobre 2025 pourrait bien être l’un de ces soirs-là. Un soir où l’histoire se répète, non comme une simple coïncidence, mais comme un rendez-vous que le destin avait différé de vingt ans. Un soir pour le Gabon. Un soir pour l’évidence. Un soir pour l’histoire. 

À Franceville ce soir à 20 heures, les Panthères du Gabon s’apprêtent à disputer la rencontre la plus importante de leur histoire. En face, le Burundi, dernier obstacle sur la route d’un rêve vieux comme les premiers dribbles de Pierre-Emerick Aubameyang. En parallèle, à Abidjan, la Côte-d’Ivoire affronte le Kenya, avec une pression que les Éléphants connaissent bien, pour l’avoir jadis imposée aux autres.

Car l’histoire, oui, mérite ici d’être convoquée. En 2005, la Côte-d’Ivoire n’avait pas les cartes en main. Battue à domicile par le Cameroun le 4 septembre 2005, elle n’était plus maîtresse de son destin. À Yaoundé, lors de l’ultime journée des qualifications pour la Coupe du Monde 2006, il suffisait d’un simple penalty transformé par Pierre Womé dans les ultimes minutes du match contre l’Egypte, pour que les Lions Indomptables s’envolent vers l’Allemagne. Mais le destin, capricieux et grandiose, détourna la balle. Le tir manqué, la victoire restée lettre morte… et la Côte-d’Ivoire, dans une nuit libyenne, s’imposait et coiffait le Cameroun sur le fil, décrochant sa première participation mondiale. Cette nuit-là, l’histoire avait choisi son camp.

Ce soir, mais vingt ans plus tard, la scène semble rejouée. Le décor a changé, les rôles aussi. La Côte-d’Ivoire est en tête, mais d’un souffle, avec 17 points. Le Gabon, à l’affût avec 16 unités, doit gagner et espérer un faux-pas ivoirien pour s’ouvrir les portes du Mondial 2026. L’équation est claire. Le scénario, troublant.

Ce soir , les rôles pourraient s’inverser. La Côte-d’Ivoire est le Cameroun d’hier. Et le Gabon, celui qui attend que les astres s’alignent. Peut-être est-ce là, la justice poétique du sport : que chacun, un jour, goûte à la douceur d’un miracle ou à l’amertume d’un rendez-vous manqué.

Mais au-delà du parallèle, il y a cette évidence : le Gabon a grandi. Il a appris. Il s’est hissé là où peu l’attendaient. Et ce soir à Franceville, c’est un peuple, une génération et une ambition collective qui entreront sur la pelouse. Le destin peut bien appartenir à d’autres, mais le devoir de croire reste sien. 

Et si cette fois, c’était la Côte-d’Ivoire qui, comme le Cameroun en 2005, venait buter sur une marche que tout le monde croyait acquise ? Et si, ce soir , un joueur Kenyan , libre, imprévisible, venait bouleverser l’évidence ? Et si, dans le même temps, le Gabon s’élevait au-dessus de lui-même pour écrire une page nouvelle, immense de son football ?

Ce serait bien plus qu’une qualification. Ce serait une épopée. Un clin d’œil à la Providence. Un juste retour, vingt ans plus tard, d’un scénario que personne n’aurait osé rêver à l’identique.

Ce soir, à Franceville, il ne s’agira pas seulement de jouer au football. Il s’agira de croire. De croire que l’histoire ne fait jamais les choses au hasard. De croire que cette victoire en Gambie dans une contexte particulier ayant accouché d’une performance d’un autre monde de Pierre Emerick Aubameyang, est forcément un signe, un symbole. 

De croire que les Panthères n’ont jamais été aussi proches de franchir le dernier seuil. Il faudra de la maîtrise, du cœur, de la lucidité. Mais aussi ce supplément d’âme que seuls les soirs historiques savent révéler.

Et si, cette fois, c’était le Gabon qui écrivait l’inattendu ? Et si, vingt ans après avoir vu la Côte-d’Ivoire célébrer sur le fil, les Panthères, elles aussi, rugissaient à la dernière minute ? Et si demain, le Gabon rejoignait enfin la carte du monde ? L’histoire ne se répète jamais tout à fait. Mais parfois, elle offre une seconde chance à ceux qui savent l’attendre.

Et ce soir, quand il sera 20 heures à Franceville, ce ne sera pas seulement le Gabon qui retiendra son souffle. C’est tout un peuple, ses ancêtres et ses mânes, debout dans l’invisible, qui attendront de célébrer, peut-être enfin, leur rendez-vous avec l’Histoire. 

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