Libreville, 4 novembre 2021 (Dépêches 241). Gérard Ella Nguema, président de la 3ème voie, groupement des partis politique de l’opposition, est l’une des premières personnalités politiques à condamner les propos tribalistes de Max Anicet Koumba, président du Rassemblement des Gaulois (RG, majorité), lors de la dernière session du Conseil national de la démocratie (CND) le 28 octobre. Il appelle les plus hautes autorités à prendre des sanctions contre le leader du RG.
S’englue t-on inexorablement vers une crise ethnique au Gabon ? Les jours à venir vont sans doute nous permettre d’en savoir davantage. En déclarant que l’ethnie fang est le facteur bloquant du développement du Gabon, le 28 octobre à la tribune du CND, Max Anicet Koumba s’est mis à dos toute une communauté en même temps qu’il a choqué l’opinion nationale. D’où la prise de parole de Gérard Ella Nguema, président de la 3ème voie (opposition), sur la même tribune du CDN pour condamner avec véhémence, cette sortie de route du leader du Rassemblement des Gaulois (RG).
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Pour Gérard Ella Nguema, « Les propos de Max Anicet Koumba mettent au grand jour la problématique du tribalisme qui mine notre société » a-t-il déclaré. Dans la même verve, ce dernier a promis de tenir un conférence de presse avec l’ensemble des personnalités politiques d’ethnie fang membre de CND, pour condamner avec davantage de fermeté les propos tribalistes de Max Anicet Koumba et demander aux plus hautes autorités des sanctions en son encontre.
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Faut-il le rappeler, la question ethnique s’invite au jeu politique à la veille des élections présidentielles au Gabon depuis des lustres. Les élections de 2009 et 2016 en sont les dernières illustrations. Bien avant, dans le début des années 90 l’opposant le plus virulent de l’époque, Paul Abessolo, aurait lui aussi subi des rejets dans certaines provinces du pays en raison de son appartenance à l’ethnie fang. Cette question a également accompagné la carrière politique du président de l’Union du peuple gabonais (UPG), Pierre Mamboundou. Il lui a de tout temps été reproché de ne rassembler que les ethnies du sud du Gabon, son bastion politique.
A moins de deux ans de la future élection présidentielle au Gabon, il n’est donc pas surprenant que la question du repli identitaire s’invite à nouveau dans le débat politique.
Nous les fang, finirons par régler ce problème de rejet par les autres ethnies autrement que nos autorités le veulent ou le souhaitent. Il n’ y a eu aucune concertation à laquelle les fang ont été invitée pour partager le Gabon avec les autres ethnies du Gabon. L invite qui nous est faite en ce moment nous amène à penser à notre sortie du Gabon tout comme le Soudan du Sud l’avait déjà fait.