Gabon: Quand Jean Ping s’en remet aux institutions qu’il n’a jamais reconnu pour déclarer la Vacance de Pouvoir

Jean Ping se dédit en demandant à la Cour Constitutionnelle qu’il n’a jamais reconnu de déclarer la vacance de pouvoir ©DR

Libreville, 21 février 2022 (Dépêches 241). Dans une allocution solennelle diffusée sur ses plateformes de communication internet samedi dernier, Jean Ping, ancien candidat à l’élection présidentielle de 2016, a invité les institutions habilitées, à déclarer la vacance du pouvoir. Une démarche totalement paradoxale pour un homme, qui depuis la fin dudit scrutin, s’est refusé de reconnaître la légalité et la légitimité des institutions, auxquelles il s’en remet désespérément aujourd’hui.  

C’est là peut-être là une preuve manifeste de l’incohérence de la démarche et de la stratégie politique de Jean Ping, depuis la proclamation des résultats de la présidentielle de 2016.  En effet, alors qu’il était attendu sur des questions en rapport avec le social et l’économie, l’ancien président de la Commission de l’Union africaine, qui a pris la parole samedi dernier au cours d’une allocution diffusée sur ses plateformes de communication internet, a choisi une nouvelle fois de se prononcer sur la situation politique du pays. 

A ce sujet, Jean Ping qui continue de s’autoproclamer président élu de la république, a une nouvelle fois, une énième fois pourrait-on dire, comme c’est le cas depuis plus de 5 ans, réclamé sa victoire tout en indiquant vouloir récupérer le fauteuil présidentiel. « Il faut absolument mettre un terme à ce régime barbare et organiser le départ, sans délai, d’Ali Bongo » a souligné le candidat malheureux de la dernière présidentielle. 

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Une monotonie de la parole, qui ne s’accompagne d’aucun acte, d’aucune action pertinente, et qui en définitive n’émeut plus personne, au point de sonner comme un discours creux et inaudible. Tout se passe comme si, Jean Ping était désormais le seul à croire en cette stratégie hypothétique d’accès au pouvoir. En témoigne, la déferlante de collaborateurs de renoms, qui lui a tourné le dos depuis fort longtemps. Mieux dans son mot de circonstance, l’opposant qui à l’issue du dernier scrutin présidentiel, avait dénié toute légitimité aux institutions de la république, s’en est remis à ces mêmes institutions, pour déclarer la vacance du pouvoir. « Je demande aux institutions habilitées par la Constitution, de déclarer la vacance du pouvoir » a poursuivi Jean Ping. 

Une prise de position incongrue, pour une personnalité qui dans un passé proche, avait intimé à tous ses partisans, l’ordre de ne pas participer aux élections locales et législatives, afin de manifester sa défiance à l’endroit des institutions, jugées « illégitimes et illégales ». Une posture dite de « la chaise vide » qui en politique, s’est rarement révélée efficace et qui pour le cas d’espèce Gabonais, a eu des conséquences désastreuses pour l’expression de la démocratie. Car, si aujourd’hui le Parlement gabonais est monocolore c’est en partie à cause du mode opératoire politique infructueux de Jean Ping. Lequel contre attente, veut aujourd’hui s’appuyer sur les institutions naguère qualifiées de «illégitimes et illégales » pour prendre le pouvoir. 

Un choix qui au final symbolise l’impuissance d’une stratégie politique surannée, inadéquate et dépassée de l’ancien président de la Commission de l’Union africaine.

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