Libreville le 15 mars 2022 – ( Dépêches 241 ). Pierre Claver Maganga Moussavou se montre particulièrement critique à l’endroit du pouvoir en place depuis quelques jours. Silencieux sur la question de la gestion de la chose publique depuis son départ de la présidence en 2019, le président du Parti Social Démocrates (PSD) se servant d’une causerie politique à Lébamba, a indiqué qu’il pourrait faire tomber le pays si d’aventure il révèle les secrets d’Etat qu’il détient.
Les récentes sorties de l’ancien vice-président de la République Pierre Claver Maganga sont, et c’est peu de le dire, particulièrement intrigantes. Intrigantes en raison du contexte mais surtout du timing choisi par l’ancien maire de la Commune de Mouila. Car cela n’a échappé à personne, ces déclarations n’interviennent que quelques jours seulement après l’éviction du gouvernement de son fils Biendi Maganga Moussavou.
Il n’a suffit que de 2 jours après ce remaniement ministériel pour que le « le Bouvier de Moutassou » sorte de sa coquille, et de ce silence qu’il s’était imposé au nom de la compromission, après avoir dealé avec Ali Bongo Bongo et casé son rejeton au gouvernement au sortir du Dialogue d’Angondjé organisé en 2016.
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UN VPR À 4 MILLIONS MAIS UN DIRECTEUR DE CABINET À 75 MILLIONS
L’homme est remonté « fâché de chez fâché », a-t-il déclaré. Une colère qu’il couve depuis sa collaboration à la présidence auprès du numéro un Gabonais. « On m’a ridiculisé en tant que Vice-président de la République. Si je voulais faire du désordre, la République serait par terre tellement je connais des secrets », a-t-il d’abord prévenu. Tout en ajoutant qu’on ne doit pas le provoquer ni le chercher, Pierre Maganga Moussavou a indiqué que du temps de sa vice-présidence, tout a été fait pour le marginaliser et le boycotter. « Moi vice-président de la République je n’ai jamais eu de voiture de fonction. J’avais 4 millions de salaire pendant que le Directeur de Cabinet Brice Laccruche Alihanga avait 75 millions de salaire . Tout ça, je n’ai rien dit », s’est-il plaint.
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Un ensemble du fait qui, greffé à la situation née de l’éviction de son fils Biendi Maganga Moussavou, a poussé le néo candidat à la présidentiel de 2023, à adresser un message sous fond de menace au régime en place avec lequel il a collaboré. « Tellement que je connais des secrets mais ne vous les dirais jamais parce que quand on est un homme d’Etat, on garde les secrets par-devers soi . Mais je vous assure, si je parle, je peux mettre ce pays là contrairement à d’autres gabonais, par terre », a-t-il ajouté. Une conviction en laquelle croit fermement l’ancien ministre des Transports sous feu Omar Bongo Ondimba, parce que conscient qu’il n’est pas comme les autres gabonais sur qui le régime détient des dossiers compromettants.
LA BOUCHE QUI NE MANGE PLUS PEUT DÉSORMAIS PARLER
Des déclarations et des bribes de révélations qui sous fond d’alertes envoyées par Maganga Moussavou au régime du bord de mer, interrogent outre mesure. Car disons le sans ambages, tout se passe comme si les seules raisons de ces critiques véhémentes contre le pouvoir n’ont pour seul dénominateur commun que le départ de son fils du gouvernement Ossouka Raponda et sa déclaration de candidature à la prochaine élection présidentielle.
Si l’homme s’est tu, parce que lui-même vice-président et le fiston ministre, aujourd’hui tous deux écartés des affaires et donc, non assujetti au principe « la bouche qui mange ne parle pas », plus rien ne le retient. De là à se demander si Manganga Moussavou se lève et dénonce pour les Gabonais ou simplement parce que sa famille et lui on étés lésés. Aux Gabonais d’apprécier…
