Libreville, le 07 avril 2022-(Dépêches 241). Le ministre de la Santé Guy Patrick Obiang Ndong refuse manifestement de faire publier le rapport de la Gestion des Fonds Covid-19. Il est sans doute freiné par les récentes révélations du Copil citoyen qui semblent l’incriminer. Une posture curieusement inexplicable pour une personne qui prône pourtant l’orthodoxie financière au sein de son administration.
En deux ans, le Gabon a mobilisé 503 milliards de Fcfa pour lutter contre la Covid-19. Mais sur le site internet du ministère de l’Économie, seulement 56 milliards de Fcfa de dépenses peuvent être justifiées. L’écart est si grand que l’opinion alerte sur des soupçons de détournement des deniers publics.
Pour le coup, le ministre de la santé, Guy Patrick Obiang Ndong est tenu de se justifier. Lui qui a récemment prôné l’orthodoxie financière au sein de l’administration dont il a la charge. En effet, le Fond monétaire international et la société civile gabonaise sont toujours en attente de la publication d’un rapport devant justifier les dépenses liées à la Covid-19 au Gabon. Une démarche à laquelle refuse pour l’heure, de se soumettre le membre du Gouvernement.
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Le moins que l’on puisse dire, est que Guy Patrick Obiang Ndong n’est pas sans reproche dans la gestion de la manne financière gérée par la covid-19. L’enquête récemment publiée par les membres du Copil citoyen révèle des dépenses colossales et souvent difficilement justifiables sont à mettre au crédit de Guy Patrick Obiang Ndong. L’on peut citer entre autres la location d’une sono facturée à 19 millions de Fcfa et payée deux fois pour une seule conférence de presse. Que dire des 350.000 Fcfa par jour empochés par le ministre de la Santé en 2 ans, alors que son transport, son hébergement et sa restauration étaient déjà pris en charge par le Copil ?
Pour rappel, Guy Patrick Obiang Ndong fait partie des intimes de la nouvelle régence qui dicte la loi au Palais du bord de mer. C’est sans doute ce qui justifie sa quiétude quand d’autres sont jetés en prison sans ménagement, parfois pour des motifs que l’on peine à identifier.