Admission frauduleuse de 77 candidats à l’Ecole de Magistrature: Le silence coupable d’Antonella Ndembet

L’opinion publique attend une réaction du ministre de la Justice ©DR

Libreville, le 12 mai 2022 (Dépêches 241). Près de trois semaines après les révélations de plusieurs médias, faisant état de l’admission frauduleuse de plus de 75 étudiants à l’Ecole nationale de magistrature, la ministre de la Justice, Erlyne Antonella Ndembet reste étrangement silencieuse. Une posture qui suscite dans l’opinion publique de nombreuses interrogations, à telle enseigne que se pose désormais la problématique de la complicité du membre du gouvernement. 

L’égalité des chances et la méritocratie. À l’évidence, ses deux principes clés de la politique menée par Ali Bongo Ondimba, ont été allègrement foulés au pied, au moment  d’organiser le dernier concours d’entrée à l’Ecole nationale de magistrature. En effet, selon plusieurs médias, 77 élèves recalés au terme des épreuves dudit concours, avaient finalement été admis dans cette école, grâce à l’intervention de certaines hautes personnalités, tapis dans les arcanes du pouvoir en place. 

LIRE AUSSI: Concours de l’École nationale de magistrature: ministère met en garde les éventuels fraudeurs

Ceci, à rebours des promesses du ministre de la Justice, Erlyne Antonella, laquelle s’était au préalable publiquement engagée à organiser un concours totalement transparent, dans lequel seuls les meilleurs seraient retenus. « Le ministère de la Justice, Garde des Sceaux et chargé des Droits de l’Homme attire l’attention des candidats au concours d’entrée à l’Ecole nationale de magistrature aux fins de recrutement d’élèves magistrats et de greffiers que toutes les manœuvres de monnayage pour leur admission de quelque origine que ce soit sont non avenues et punissables », avait-on pu lire sur une note officielle du ministère de la Justice. 

Et pourtant, aujourd’hui près de trois semaines après les révélations de ce scandale d’Etat, et en dépit des demandes d’explications des acteurs de la société civile, notamment du Copil citoyen, Erlyne Antonella Ndembet, la chantre de l’organisation d’un concours de l’ENM juste, demeure étrangement silencieuse. Tout se passe comme si indirectement, la ministre de la Justice cautionnait finalement les passe-droits condamnés et combattus par le président de la République, Ali Bongo Ondimba qu’elle prétend soutenir. 

LIRE AUSSI: Ecole de la magistrature: un élève “médiocre” admis au concours du fait de son appartenance au PDG

Pire, l’inaction du membre du gouvernement laisse prospérer dans l’opinion publique, l’idée qu’Erlyne Antonella Ndembet pourrait être complice des fraudes qui ont permis l’entrée à l’Ecole nationale de magistrature, de ces 77 étudiants recalés au terme des épreuves du concours. Sinon, pourquoi la ministre de la Justice est-elle silencieuse face à ses dénonciations ? Erlyne Antonella Ndembet ne pourrait-elle pas diligenter une enquête interne afin de faire la lumière sur cette affaire qui ternit l’image du gouvernement ? Qu’est ce qui justifie l’inaction de Erlyne Antonella Ndembet ? 

Des questions auxquelles la ministre de la Justice doit apporter des réponses, au risque de voir la confiance des populations à l’endroit des politiques s’éroder encore un peu plus, pour le grand malheur de la démocratie. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*