Libreville, le 12 mai 2022 (Dépêches 241). La société Perenco a reçu la visite d’Alain Claude Bilie-By-Nze, porte-parole du gouvernement, et Vincent de Paul Massassa, ministre du Pétrole et du Gaz, le 10 mai dernier. Les membres du gouvernement ont tenté de défendre le pétrolier français accusé de pollution de l’environnement, en assurant à leur tour que l’entreprise pétrolière est parvenue à maîtriser la situation. Un discours opposé à celui de la société civile, qui accuse Perenco de cacher la vérité aux populations.
Alain Claude Bilie-By-Nze, porte-parole du gouvernement, et Vincent de Paul Massassa, ministre du Pétrole et du Gaz, se sont rendus le 10 mai sur le terminal pétrolier du Cap Lopez, lieu de l’incident ayant occasionné une fuite de pétrole le 28 avril dernier. Ce voyage visait sans doute à faire taire les critiques après des soupçons de pollution de l’environnement pointant la responsabilité du pétrolier français.
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Ainsi, pour répondre aux accusations de la société civile, les membres du gouvernement tiennent un discours bien huilé. Tout est sous contrôle, peut-on résumer. « Nous avons constaté que dans un premier plan l’incident n’a pas atteint le flanc marin, comme on l’a entendu. C’est le premier constat », a affirmé le ministre du Pétrole Vincent de Paul Massassa. Avant d’ajouter que les hydrocarbures qui se sont échappés du bac de stockage R17 ont été entièrement contenus dans le merlon prévu à cet effet.
Au porte-parole du gouvernement Alain Claude Bilie-By-Nze de préciser : « Avec le ministre Massassa, nous avons pu constater le travail effectué par Perenco pour une reprise des activités du terminal pétrolier du Cap Lopez dans les plus brefs délais », a-t-il tweeté.
Un discours des membres du gouvernement qui, cependant, passe très mal auprès des acteurs de la société civile. Pour Bernard Christian Rekoula, membre du Copil citoyen, Perenco tente de cacher la vérité aux populations avec la bénédiction du gouvernement. « Sur les vidéos et photos que j’ai prises, le pétrole brut a bien franchi le merlon du R17 pour se retrouver dans le merlon du tank suivant et en contrebas des deux côtés », a-t-il indiqué. Invitant dans le même temps le pétrolier français à montrer les images des opérations de pompage du brut qui s’est déversé dans la nature, s’il veut prouver sa bonne foi.