Lenteur dans la matérialisation du PAT: Ali Bongo «en colère» envisage de remanier le gouvernement

Le président de la République devrait remanier l’équipe gouvernementale au regard de l’incapacité des ministres actuels à mettre en application sa feuille de route © DR

Libreville le 11 août 2022 – (Dépêches 2022). Le président de la République, Chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, serait très remonté contre les membres du gouvernement lesquels, à son goût, ne s’emploient pas assez pour réaliser tous les projets relatifs au Plan d’Accélération et de Transformation du Gabon. Un mécontentement qu’il a clairement fait savoir à Ossouka Raponda et son équipe pendant la tenue du conseil des ministre hier le 11 août 2022, à telle enseigne qu’il envisage plus que jamais, de remanier l’équipe gouvernementale. 

« Le Chef de l’Etat n’a pas caché son irritation et même davantage lors du conseil des ministres qu’il a présidé hier. A l’origine du courroux présidentiel, (…) peut-être annonciateurs des changements (…) un investissement des ministres insuffisant sur le plan politique et social afin de mieux circonscrire les préoccupations des populations et d’y apporter des solutions concrètes ». 

La une du quotidien national L’Union dans sa parution du jour n°13999, a lancé un pavé dans la marre en ce qu’elle a révélé et préparé l’opinion à ce qui devrait être le prochain événement politique pré ou post fête de l’indépendance. Il est évidemment question du très probable futur remaniement gouvernemental appelé de tous les vœux par les Gabonais et envisagé hier par un Ali Bongo Ondimba courroucé par l’incompétence de l’équipe gouvernementale dirigée par Ossouka Raponda.  

Pour asseoir cette information qui ne semble plus être une simple éventualité, le quotidien national par le biais d’un éditorial de son de son directeur de publication évoque un « remaniement dans l’air » motivée par l’insatisfaction légitime d’Ali Bongo Ondimba qui trouve inconcevable que « disposant pourtant d’une conjoncture plus favorable, le Gouvernement actuel peine à apporter des solutions fiables aux problèmes qui minent chaque jour le quotidien des Gabonais toujours plus inquiets pour leur avenir », a-t-on pu lire dans L’Union. 

Cette initiative du président de la République, Chef de l’Etat, dont certains mettaient déjà en cause l’autorité vis-à-vis de son gouvernement, vient ainsi à point nommé car les sujets de mécontentement chez les Gabonais sont nombreux, multiples et variés. La cherté de la vie asphyxie plusieurs foyers gabonais, le chômage est galopant, l’accès à l’eau est un chemin de croix pour de nombreux compatriotes. 

À cette réalité vient se greffer, un réseau routier scabreux et des voiries urbaines infâmes et déshonorantes pour un pays comme le Gabon, le tout agrémenté par une atonie aux relents d’insubordination des membres du gouvernement au dépit des instructions et des recommandations d’Ali Bongo Ondimba. Il apparaît évident, comme l’indique nos confrères que « tous les ingrédients paraissent réunis pour que le chef de l’Etat forme une nouvelle équipe à un an des élections générales ». 

Une impérieuse nécessité au regard de l’attitude du gouvernement Ossouka Raponda dans lequel règne une atmosphère de conflit et de désunion. « Une troupe préoccupée à préparer ses arrières et minée par des contradictions internes, Conséquence, on assiste à des conflits d’intérêts, l’indiscipline, l’individualisme et autres attitudes qui ébranlent la cohésion d’un groupe qui pâtit déjà de l’absence d’une communication gouvernementale cohérente, efficace et donne du grain à moudre à tous les oiseaux de mauvais augure et autres critiques contre le chef de l’Etat », ajoute L’Union.  

Moins d’une semaine après avoir sommé Ossouka Raponda d’accélérer la matérialisation de projets du PAT, Ali Bongo Ondimba semble plus que jamais décidé, au-delà des paroles, à agir pour améliorer les conditions de vie de ses concitoyens. Le remaniement gouvernemental annoncé devrait permettre au fils d’Omar Bongo de trier l’ivraie du Bon Grain en se débarrassant des ministres qui font la figuration et qui s’illustrent par des comportements de nature à ébranler la cohésion de toute l’équipe. Des choix forts doivent donc être pris à commencer par s’interroger sur la nécessité de garder ou pas Ossouka Raponda dont le bilan est loin d’être élogieux.

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