Libreville, le 07 septembre 2022-(Dépêches 241). Lors de son procès pour détournement de fonds publics, Patrichi Tanasa, ex patron de Gabon Oil Company (GOC), a expliqué qu’une partie de ses décaissements était destinée à financer les activités de la Première Dame, Sylvia Bongo Ondimba. Selon son avocat Anges Kevin Nzigou, ces révélations seraient en lien avec les traitements inhumains infligés à son client, déjà condamné à 12 ans de prison ferme.
L’ancien administrateur général de (GOC), Christian Patrichi Tanasa, ferait l’objet de torture dans les geôles de la prison centrale de Libreville. Tout en dénonçant cette violation des droits de l’homme au cours d’une conférence de presse tenue le 01 septembre, son avocat, Anges Kevin Nzigou, rapporte que depuis plus d’un mois, son client serait privé de tout, y compris d’un sommeil décent. « Depuis plus d’un mois, il passe toutes ses journées allongé sur un matelas percé sans avoir le droit de se déplacé », a-t-il fait savoir. À l’avocat de préciser que l’ex collaboration du chef de l’État n’a plus le droit de recevoir de visites, excepté celles de son Conseil.
Le BLA-Bloys paie-t-il le prix de ses révélations lors de son procès de juillet dernier ? Accusé de détournement de fonds publics estimés à plus de 4 milliards, Patrichi Tanasa a révélé qu’une partie de ses décaissements a servi à financer les activités de la Première Dame à travers la Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la famille. Des révélations qui ont choqué l’opinion, et péniblement démenties par la Fondation incriminée. « Il est difficile de ne pas faire un lien entre ces traitements et les déclarations de mon client lors de son procès », se désole Anges Kevin Nzigou.
Dès son retour en cellule après son procès, Christian Patrichi Tanasa a dénoncé des actes de torture contre lui et les autres BLA-Boys, Parmi lesquels Justin Ndoundangoye et Tony Ondo Mba. « Au cours des années deux passées, j’ai été gardé à vue dans des conditions dégradantes, incarcéré et mis à l’isolement dans les pires cellules disciplinaires ; et pour couronner le tout, j’ai été violemment agressé et torturé à l’intérieur de ma cellule, par des lâches encagoulés, qui disaient qu’il valait mieux négocier avec l’Etat. », a-t-il écrit.
Tout porte à croire que le prédécesseur d’Arnaud Engadji à la tête la GOC n’a pas négocié avec le pouvoir. Un crime de lèse-majesté que ne saurait pardonner la régence du Palais du bord de mer.
