Libreville le 30 avril 2022 – (Dépêches 241). A peine sorti de prison que l’ombre de Bertrand Zibi Abeghe plane déjà sur l’avenir politique de Françis Nkea Ndzigue. Personnalité politique du parti au pouvoir à Bolossoville, le ministre de la lutte contre la corruption s’est en vain employé en l’absence de l’ancien pensionnaire de « Sans famille », pour s’imposer en tant que leader de sa localité. Le retour de l’enfant prodigue estampillé du statut de prisonnier politique, vient réduire, pour ne pas annihiler, l’influence politique dérisoire d’un homme qui n’aura pas su s’imposer sur un terrain laissé pourtant vide par un homme incarcéré, pendant 6 longues années.
Une épine dans le pied du Parti Démocratique Gabonais (PDG) dans le Woleu-Ntem, une arme létale et funeste pour la vie politique de Francis Nkea Ndzigue. C’est en ces termes que l’on pourrait, à tout le moins, qualifier le retour sur la scène de Bertrand Zibi Abeghe depuis sa sortie de prison le 13 septembre dernier. Une sortie qui a pris du relief ce d’autant plus que l’ancien député de Bolossoville a clairement fait savoir à sa sortie du bagne que la politique, il l’a dans la peau, c’est en lui, qu’il ne peut par conséquent pas s’en défaire et encore moins s’en départir. « La politique, vous la faites, c’est un virus c’est pour la vie. Je la referai, en temps opportun, je me prononcerai » avait-il déclaré au micro de Radio France Internationale.
A quelques mois des élections présidentielles, dans un contexte où le septentrion occupe une place stratégique pour la quête du fauteuil présidentiel, c’est une lapalissade que de déclarer que la sortie de prison du « fils de Bolossoville » oblige les laudateurs d’Ali Bongo et du du parti de masses dans la province de Woleu-Ntem, Francis Nkea Ndzigue en tête, à revoir leurs stratégies aux fins de résoudre l’équation Bertrand Zibi Abeghe.
C’est un fait, dans une province minée pour la transhumance politique, le reniement de soi, la trahison, l’émergence des opposants flétris par les espèces sonnantes et trébuchante du pouvoir, le Woleu-Ntem, d’ordinaire composé d’opposants crédibles, radicaux qui plus est, avait perdu de sa superbe infestée par des opposants du ventre tels Patrick Eyogo ou encore René Ndemezo’o Obiang et ses affidés. Le retour de Bertrand Zibi dont l’aura semble s’être décuplée va , à n’en point douter, changer la configuration politique dans le septentrion. Et le premier, à en faire les frais sera sans aucune doute Francis Nkea Ndzigue.
La promesse de Gascon de Nkea sur la libération de Zibi
Ministre d’Ali Bongo, lequel est perçu par les populations de Bolossoville comme le pourfendeur de leur fils, parachuté dans des hautes fonctions étatiques dans le but de dissoudre l’aura et la phosphorescence de Bertrand Zibi Abeghe, Francis Nkea Ndzigue aura usé de tout ou presque – discours démagogique, fausses promesses – pour arriver à ses fins, sans succès.
Conscient de l’hostilité des populations, courroucées par la situation de Zibi, lesquelles d’ailleurs ne rataient aucune occasion de demander au membre du gouvernement « ce que fait leur fils en prison », Francis Nkea Ndzigue pour s’attirer la sympathie de ces derniers avait cru bon de les couvrir d’espoir en se vautrant dans des promesses mensongères indignes et indigestes de l’homme qu’il est supposé représenter.
C’est ainsi que souhaitant rassurer les villageois (parents) de Bertrand Zibi en tant que numéro 1 politique de la province, Nkea Ndzigue va se lancer dans une démarche fort insidieuse, visant à se poser en unique recours à la libération de prison du premier cité. . Morceaux choisis. « Peu après ma nomination au ministère de la Justice, Ali Bongo m’a instruit de m’occuper du cas (Bertrand Zibi) en vue de sa libération. Ce que j’ai commencé à faire », va t-il déclarer.
Poursuivant dans sa stratégie de charme éhontément, pensée, le ministre de la Justice de l’époque va renchérir, allant jusqu’à impliquer le Chef de l’Etat dans ses élucubrations. « A chaque fois que je voyais Ali Bongo, il me demandait : « C’est toi le ministre de la Justice, où es-tu avec l’affaire concernant ton frère Zibi ? » Je lui répondais que mon frère sortira bientôt », a –t-il déclaré.
Épilogue d’une mort programmée
Poussant ses flagorneries à son paroxysme, l’actuel ministre de la lutte contre la Corruption va emplir d’espoir le cœur des populations, au mépris de la douleur de ces derniers de voir leur fils supplicié à la prison centrale de Libreville. « Mais il devrait sortir (de prison) dans les prochains jours. Zibi va bientôt sortir, parce qu’en tant que ministre de la Justice, j’avais tout fait pour qu’il soit libéré», avait-il laissé entendre.
Des déclarations qui au finale devraient lui desservir, car sans nul doute toujours présentes dans un coin de la tête des populations de Minvoul, à l’heure où chaque ministre doit aller au front en quête de sympathie électorale. Ce d’autant plus qu’avec Zibi dans les parages, le quêtes des voix pour le PDG dans du Nord s’annonce particulièrement périlleuse et presque impossible pour Nkea Ndzigue à Bolossoville. Ce d’autant plus que celui qui porte la paternité de la tirade risible « la récréation est terminée », a souillé par ses déclarations aux relents démagogiques, un lieu rempli d’histoire car Françis Nkea Ndzigue s’est immolé de ridicule au même endroit mythique où Bertrand Zibi Abeghe avait effectué sa déclaration au terme de laquelle il démissionna du PDG.
Dans un dernier virage où seuls les plus méritants, c’est à dire ceux ayant mouillé le maillot seront récompensés et les autres lâchés et lynchés, Bertrand Zibi Abeghe apparaît pour Nkea Ndzigue comme une tumeur cancéreuse en phase terminale, dont les métastases se sont propagées dans le reste des organes vitaux, rendant la chimiothérapie inopérante et n’attendant plus que la mort certaine et programmée.