Libreville, le 13 décembre 2022 (Dépêches 241). Condamné en première instance à payer un montant de 11 millions à la suite d’une plainte de Pierre Claver Maganga Moussavou, Stive Roméo Makanga qui comparaissait hier devant la Cour d’appel, continue de contester la décision de justice. Le patron de presse fonde sa défense sur les dispositions du code pénal.
L’affaire avait fait grand bruit. À la suite d’un article de presse dans lequel Stive Roméo Makanga accusait Pierre Claver Maganga Moussavou d’être la pierre angulaire d’un trafic de Kevazingo, l’ancien vice-président de la République avait intenté une action judiciaire contre le patron de presse. Lâché par son avocat le jour même de l’audience, Stive Roméo Makanga avait été condamné à verser une somme de 10 millions à Pierre Claver Maganga Moussavou et 1 million au Tribunal.
Seul hic, la décision rendue par la justice d’après Stive Roméo Makanga n’est pas conforme aux dispositions du code pénal. « Selon le code pénal, la peine maximale en termes pécuniaires pour un délit de presse est de 5 millions. Comment expliquer que je sois condamné à payer 11 millions ? » s’interroge-t-il, joint au téléphone par nos soins. Selon certaines sources, le tribunal aurait rendu cette décision afin de compenser la caution de 20 millions versée par l’ancien Vice-président.
D’autres analystes estiment que la condamnation du journaliste est avant tout une affaire politique, orchestrée par Pierre Claver Maganga Moussavou, lequel veut se servir tel un marchepied de Stive Roméo Makanga, pour exprimer sa colère envers les autorités mais surtout, pour exiger un dédommagement en compensation de son éviction sans ménagement, du poste de Vice-président. Après avoir exigé une nomination pour son fils Biendi Maganga Moussavou, il pourrait donc s’agir d’un chantage de plus du bouvier de Moutassou.
Un chantage auquel est associé à son corps défendant Stive Roméo Makanga, un journaliste qui avec professionnalisme avait mis à nu, un vaste réseau de détournements de Kevazingo, qui plombait les finances publiques.