Gabon: En dépit des 143 milliards affectés à la Santé en 2023, une enfant meurt d’une morsure de serpent par manque de sérum 

La petite Gloria, une autre victime du système de santé funeste et défaillant du Gabon © montage Dépêches 241

Libreville le 23 mai 2023 – (Dépêches 241). Les Gabonais dans leur entièreté ont été heurtés, profondément outrés et affligés par l’histoire de ce bébé de 2 ans, passé de vie à trépas, après avoir été mordu par un serpent, du fait de l’absence de sérum antivenimeux dans la structure hospitalière où il avait été conduit par sa famille. Un drame qui traduit de façon claire l’incurie funeste d’une politique de santé aux abois conduite par le Dr Guy Patrick Obiang, dont la réputation d’incompétent n’est manifestement pas usurpée. 

Le 21 mai dernier, plusieurs médias ont fait échos avec beaucoup d’émotion, du décès de cette magnifique petite fille qui s’appelait Gloria. Victime d’une morsure de serpent, à Pana dans la province de l’Ogooué-Lolo où ses parents ont été affectés. Conduite immédiatement à l’hôpital Paul Moukambi de Koulamoutou, la petite est passée de vie à trépas. Les raisons de ce décès tragique, précipité et prématuré résident dans le fait aberrant né de ce que cette structure hospitalière n’était pas fournie en sérum antivenin. « L’enfant est arrivé encore en vie, malheureusement cet hôpital n’avait aucun vaccin (sérum) contre les morsures de serpent », a déclaré  une source proche de la mère de l’enfant.

Pourtant, à grand renfort médiatique, le patron du département Santé, crie à hue et à dia que les moyens sont déployés dans chaque province pour permettre aux populations de recevoir les soins de premier secours. Cette publicité outrancière mais mensongère in fine, est celle qui a prévalu au moment de l’annonce de la mise en place de la médecine itinérante. Un projet là aussi qui est allé ricocher sur rocher des actions annoncées mais non réalisées par Guy Patrick Obiang et sa suite. 

Dans un pays normal et soucieux du bien-être des siens, le gouvernement à travers le ministère de la santé devait répondre de cette affaire en ce qu’il s’est montré incapable de remplir la mission qui la sienne. Celle de soigner décemment les populations gabonaises. Comment comprendre que la Loi de Finance de l’année 2023 a prévu pour le seul secteur santé un budget de 143 milliards et on soit incapable de doter un hopital provincial d’un sérum antivenin ? 

En 2021, le  gouvernement a consacré 5,9% du budget de l’Etat au département de la santé. Soit 115,9 milliards de francs CFA pour exécuter des mesures sociales et urgentes dans le cadre de la prévention sanitaire, l’amélioration de l’offre de soins et la lutte contre le sida. Des sommes colossales injectées dans un secteur  santé qui traîne toujours de graves pathologies. Absence de plateaux techniques, ruptures fréquentes d’antirétroviraux entre autres. 

La tragédie vécue par cette famille qui se voit brutalement privée de l’affection de sa fille devrait par décence, interpeller ne fût ce que le ministre de la Santé sur le caractère meurtrier de la politique dont il est le décideur et l’exécutant. Une politique aux antipodes de ses déclarations du 28 juillet 2022, quand Guy Patrick Obiang avait présenté ses besoins budgétaires pour 2023, en indiquant qu’ une partie des fonds sera prioritairement affectée à la réhabilitation des hôpitaux et leur équipement, pour « permettre à la population gabonaise de pouvoir accéder aux soins de qualité dans un certain nombre de départements sanitaires », avait-il déclaré. 

Une déclaration comme d’ordinaire imbibée de contrevérités et d’affabulations nauséeuses. Car il est foncièrement antinomique de prétendre œuvrer pour l’accès au « soins de qualité dans un certain nombre de départements sanitaires » quand en 2023, au Gabon, une fillette meurt d’une morsure de serpent parce que son État s’est montré incapable de doter un hôpital de sérum susceptible de la sauver. 

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