Libreville, le 15 juin 2023 (Dépêches 241). Incarcéré à la prison centrale de Libreville depuis le 2 mars 2022, Jean Rémy Yama a adressé une nouvelle lettre à l’opinion publique. Dans cette missive, le président du Syndicat national des enseignants chercheurs clame son innocence dans l’affaire Serpentin et se dit abandonné par les Gabonais.
Le jeudi 25 mars 2022, l’opinion nationale Gabonaise apprenait avec stupéfaction, la radiation des effectifs de la Fonction publique, de Jean Rémy Yama. Lequel un mois plus tôt, avait été arrêté dans des conditions rocambolesques à l’aéroport de Libreville, avant d’être jeté à la prison centrale dans le cadre de la tristement célèbre affaire Serpentin. Près de 15 mois après, le syndicaliste continue à clamer son innocence dénonçant une machination politique. « Ce dont je suis presque certain, c’est que je n’irai jamais en jugement, il n’y aura jamais de procès me concernant. Dès que leurs objectifs auront été atteints, ils me mettront en liberté provisoire et éteindront l’affaire comme en 2016 » a-t-on pu lire dans une lettre écrite par Jean Rémy Yama et rendue publique il y a quelques heures.
Malade, souffrant d’une apnée sévère du sommeil et privé d’un d’appareil respiratoire fonctionnel, le patron de Dynamique Unitaire dénonce l’apathie de sa famille et des Gabonais, qui selon lui l’ont abandonné alors même qu’il se dit victime d’une injustice. « Mes persécuteurs avaient prévu que personne ne viendrait à mon secours, ils se sont assurés auprès de certains qu’ils ne réagiront pas. Ils n’ont pas eu tort, car je suis seul. (…) Je suis abandonné par les miens, par mes amis et mes compagnons de lutte. Mon sentiment est partagé entre l’envie d’être libre pour retrouver mes enfants, reconstruire ma famille et l’envie de rester encore en prison, car plus le temps passera, plus les masques tomberont, plus les faux deviendront de plus faux et les vrais de plus en plus vrais. Dieu séparera le bon grain de l’ivraie» ajoute Jean Rémy Yama.
Attristé, le syndicaliste appelle une nouvelle fois ses compatriotes à se mobiliser pour exiger sa libération. Ce qui ne serait que logique au regard de la vacuité du dossier d’accusation.