Libreville, le 16 juin 2023 – (Dépêches 241). Le gouvernement ne compte pas céder devant les revendications contenues dans le projet de loi portant statut des magistrats défendu par le Synamag. C’est du moins ce qu’a révélé Rodrigue Mboumba Bissawou, porte-parole du gouvernement, à l’occasion d’un point de presse tenu hier à Libreville.
Alors que le Synamag avait durci son mouvement de grève au terme de l’audition devant les Parlementaires, de la Garde de Sceaux Erlyne Antonella Ndembet, le gouvernement par le biais de son porte-parole Rodrigue Mboumba Bissawou vient de donner sa position sur le sujet, et lancer un message qui sans doute, n’aura pas pour effet trouver une solution de crise.
Selon le ministre de la Communication, les prétentions financières des magistrats à travers leur projet de statut sont extrêmement élevées. Une charge financière que ne peut supporter l’Etat selon le ministre de la Communication. « Il faut indiquer que les incidences de ce projet de statut sont énormes sur les finances de l’Etat. Aujourd’hui, vu la santé financière de notre pays, ce sont des engagements financiers que nous ne pouvons pas prendre », a déclaré Rodrigue Mboumba Bissawou.
Aux dires du membre du gouvernement, la masse salariale actuelle des magistrats est de 14 milliards de FCFA par an. Si d’aventure, l’Etat se montrait disposé à satisfaire les exigences contenues dans le projet de loi actuel, la masse salariale gonflerait de 24 milliards de FCFA supplémentaires soit un total de 38 milliards de FCFA par an.
Une posture que devrait sans surprise rejeter Germain Elle Nguema, le président du Syndicat National des Magistrats du Gabon qui avait clairement indiqué que « Les avantages prévus dans le projet de statut des magistrats visent à rendre aux magistrats leur dignité et les mettre à l’abri du besoin donc à limiter la corruption ». Pour ce dernier, la position adoptée par le gouvernement ne vise qu’un seul but, celui de maintenir les magistrats dans la précarité et faire entrave, par le biais de la corruption, à leur indépendance.