Libreville, 24 août 2021 (Dépêches 241). Accusé depuis quelques heures d’être à l’origine du boycott de la visite d’Alexandre Barro Chambrier dans la ville d’Okondja dont il est le baron politique, Mathias Otounga Ossibadjouo s’était pourtant fendu d’un post sur sa page Facebook dans lequel il nie les faits faisant notamment l’apologie des valeurs démocratique et de tolérance de sa famille politique. Seulement, une note vocale publiée ce mardi soir semble démontrer qu’en réalité, le député du 1er siège du département de la Sebe-Brikolo a bien organisé un complot contre son « invité indésirable ». Apportant ainsi la preuve que le Parti Démocratique Gabonais (PDG) est tout sauf un parti républicain.
Mathias Otounga Ossibadjouo a-t-il vanté des valeurs qu’il ne pratique guère et pris en sus, une posture noble pour battre en brèche les accusations sur le boycott du séjour de Barro Chambrier dans le Haut-Ogooué en se vautrant dans la perfidie et la félonie ? Poser la question, c’est presque déjà y répondre tant, un audio apparue ce soir dans les réseaux sociaux laisse penser que l’actuel ministre de la Décentralisation se serait bien lancé, avec préméditation, dans une démarche pernicieuse visant perturber la venue de président du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité dans le département de la Sebe-Brikolo.
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« Depuis ce matin une rumeur faisant état d’une altercation entre les populations de la commune d’Okondja et la délégation d’Alexandre Barro Chambrier circule sur la toile. Ses auteurs m’accusent d’être à l’origine de cette échauffourée. Je tiens à préciser qu’il en est rien ». La ligne de défense classique adoptée par Mathias Otounga Ossibadjouo contre ceux qui l’accusaient d’avoir organisé le boycott de la causerie politique d’Alexandre Barro Chambrier dans sa localité d’Okondja n’aura finalement tenu que l’espace de 24 heures. Une note vocale massivement partagée sur les réseaux sociaux vient de faire tomber comme un château de cartes cette argutie du ministre de la Décentralisation.
En effet, ce mardi 24 août, dans un audio qui a fuité sur la toile gabonaise, on a clairement pu entendre Mathias Otounga Ossibadjouo donner injonction aux militants du Parti démocratique gabonais (PDG) d’entraver la tournée politique du président du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité qualifié au passage « d’invité indésirable ». « Chaque fédéral doit réunir ses secrétaires de section et demander à ses sections de réunir les secrétaires de comités. Le message est simple: quand il va sillonner, chaque secrétaire de section devra réunir ses troupes, afin qu’il n’y ait pas d’attroupements à son passage », a ordonné le ministre de la Décentralisation dans la note vocale.
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« Invité indésirable », « empêcher que des gens s’attroupent à son passage », un champ lexical qui fait clairement le lit à une inimitié à l’endroit de son hôte opposant. Un langage est aux antipodes des valeurs de grandeur prônées dans sa publication sur Facebook. Mathias Otounga Ossibadjouo a-t-il donné la preuve par trois que le Parti Démocratique Gabonais est une formation politique anti républicaine et antidémocratique ?
En agissant ainsi, le député du 1er siège du département de la Sebe-Brikolo pense-t-il que ce type d’acte est de nature à « grandir notre jeune démocratie » ? Est-il conscient qu’il participe activement à mettre « en péril notre vivre-ensemble » ?
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Le membre du gouvernement a lui-même pourtant reconnu que « la visite d’un quelconque leader d’un Parti reconnu à Okondja est un acte Républicain ». Pourquoi se vautre t-il dans les méandres de la félonie ? Mathias Otounga Ossibadjouo est-il un affabulateur ?
Dans tous les cas, le contenu de cet audio met à nue la duplicité de Mathias Otounga Ossibadjouo, un homme politique, la félonie en bandoulière, finalement capable d’affirmer la main sur le cœur être un véritable défenseur de la démocratie, tout en foulant au pied ses principes les plus élémentaires dans la réalité. Une pratique abjecte qui a le mérite d’alimenter encore un peu plus la défiance des populations à l’endroit des politiciens et ceux du parti au pouvoir en particulier, pourtant censés porter les valeurs de liberté, de justice et de démocratie.