Conseil des ministres: Charles Mba nommé Haut-commissaire de la République par un pouvoir qu’il jugeait illégitime

Charles Mba de retour dans le giron du pouvoir © DR

Libreville, le 4 juillet 2023 (Dépêches 241). En visite à Oyem dans le cadre de sa tournée républicaine, Ali Bongo a présidé hier lundi un Conseil des ministres délocalisé dans la capitale provinciale du septentrion. Une table ronde à l’issue de laquelle, Charles Mba, un opposant qui naguère jugeait illégitime le pouvoir en place, a été nommé Haut-commissaire de la République. 

C’est la suite logique de l’audience qu’avait accordée Ali Bongo à Charles Mba, le 28 juin 2022. L’ancien Sénateur du département du Woleu, qui avait à l’issue de cette rencontre avec le Chef de l’Etat indiqué « sa disponibilité pour tous projets de développement du pays, au bénéfice des Gabonais » a été nommé ce lundi en Conseil des ministres, Haut-commissaire de la République. Une institution cornaquée par Michel Essonghe, un proche de la famille présidentielle. 

Au sein du Haut-Commissariat de la République, Charles Mba rejoint Jean Eyeghe Ndong et Frédérique Massavala Maboumba, deux renégats de l’opposition Gabonaise, qui comme lui jugeaient illégitime le pouvoir qu’ils servent aujourd’hui avec zèle. « Je pense qu’Ali Bongo n’a absolument aucune légitimité » affirmait l’ancien ministre délégué aux Finances d’Omar Bongo dans une émission diffusée sur les antennes de TV5 monde avant d’ajouter « La terre entière sait que le vainqueur de l’élection présidentielle de 2016 est Jean Ping » clamait le nouveau Haut Commissaire de la République. 

À l’évidence, l’incohérence entre les prises de position de Charles Mba et ses actions semble manifeste. Sinon qu’est-ce qui peut justifier le virage à 360° de l’homme politique ? Quelles sont les réelles motivations cachées derrière le rapprochement entre Charles Mba et le pouvoir en place ?

Quelles que soient les réponses à ces interrogations, la nomination de Charles Mba au poste de Haut-commissaire de la République et son retour dans le giron du pouvoir vont certainement accentuer la crise de confiance entre les populations et les politiciens. Des populations qui peinent à percevoir la cohérence politique et l’idéologie de leurs représentants, lesquels paraissent finalement animés par le seul désir de satisfaire leurs intérêts personnels. Le tout, en violation du Contrat social, pilier de la démocratie, porté par Jean Jacques-Rousseau et Thomas Hobbes, deux philosophes qui considéraient que l’unique objectif des élus ou des représentants, est de servir l’intérêt général, encore appelé volonté populaire. 

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