Modification de la loi électorale: quand l’exécutif et le CGE soufflent sur les braises et créent les conditions du chaos

le gouvernement et le CGE ont introduit une réforme controversée ©DR

Libreville, le 19 juillet 2023 (Dépêches 241). À l’initiative du Centre Gabonais des élections, le gouvernement lors du dernier Conseil des ministres, a entériné un projet de décret complétant certaines dispositions de la loi électorale  N°07/96 du 12 mars 1996 portant disposition à toutes les élections politiques. Cette réforme consacre notamment, le retrait de l’enveloppe accolée d’une part et d’autre part, elle contraint tous les candidats de l’opposition à n’avoir qu’un seul représentant dans les bureaux de vote. Suffisant pour susciter la colère des principaux opposants qui crient à la tentative de fraude. 

Le 13 février dernier, Ali Bongo Ondimba avait lancé les travaux de la concertation nationale, tout en fixant clairement l’objectif de cette grande rencontre qui devait réunir toute la classe politique Gabonaise. « L’invitation à cette concertation, que j’ai adressée à la classe politique dans son ensemble, vise à améliorer le processus électoral dans notre pays. Les objectifs sont clairs: le renforcement de la démocratie et des élections aux lendemains apaisés » avait déclaré le Chef de l’Etat, dont la préoccupation était d’éviter au Gabon une nouvelle crise post-électorale semblable à celle de 2016. 

Une préoccupation que semble ne pas partager le gouvernement qui, à l’invitation du Centre Gabonais des élections, a récemment modifié la loi électorale N°07/96 du 12 mars 1996 portant disposition à toutes les élections politiques. Cette réforme est à l’origine de la colère de plusieurs responsables de l’opposition, en ce qu’elle contraint tous les candidats à la présidentielle de ce bord politique, à avoir un seul représentant dans les bureaux de vote en sus de retirer l’enveloppe accolée. 

Pire, selon les candidats à la présidentielle, Alexandre Barro Chambrier, Paulette Missambo, Raymond Ndong Sima et Mike Jocktane, qui ont récemment pris d’assaut le Sénat pour exprimer leur mécontement, la modification controversée peut porter atteinte à l’intégrité du processus électoral et donc de facto décrédibiliser les résultats des prochaines élections générales. Toute chose qui pourrait entraîner des nouvelles violences post-électorales tout en violant au passage la promesse d’une élection aux lendemains apaisés formulée lors de la dernière concertation nationale. 

Au nom de l’intérêt supérieur Nation et conformément aux valeurs républicaines, les acteurs politiques devraient pendant qu’il est encore temps, dépassés leurs égos pour trouver un consensus permettant l’organisation d’une élection transparente, seul gage de la matérialisation des promesses émanant de la dernière concertation nationale.  

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