Libreville, le 04 octobre 2023 – (Dépêches 241). 4 convocations à l’antenne de recherche de l’Estuaire de la gendarmerie nationale. Ce sont les documents reçus hier par Harold Leckat, patron de Gabon Média Time et 3 de ses collaborateurs. Une procédure initiée par le procureur de la République André Patrick Roponat au motif qu’il aurait été diffamé dans un reportage dudit média. Très vite, par le biais d’un communiqué de presse, Anges Kevin Nzigou, l’avocat de l’organe de presse a réagi en dénonçant un abus de pouvoir de la part du magistrat.
« Ecrivez sans crainte ». Ces mots sont ceux du Général de Brigade, président de la Transition, Chef de l’Etat, Brice Oligui Nguema pendant sa rencontre avec la presse au lendemain de sa prise de pouvoir. Celui qui avait annoncé restaurer et garantir le principe de la liberté de la presse avait ainsi invité les médias à faire leur travail de façon consciencieuse, professionnelle et sans crainte de représailles, comme ce fut souvent l’ancien régime d’Ali Bongo Ondimba.
Une recommandation apparemment difficile à appliquer pour certains acteurs du régime déchu dont les anciens réflexes sont manifestement toujours présents. En réponse à un reportage de Gabon Média Time intitulé « Irrégularités dans les saisies effectuées chez Ian Ghislain Ngoulou », André Patrick Roponat n’a pas trouvé mieux que de saisir la direction générale de recherches (DGR) au lieu et place de la Haute Autorité de la Communication (HAC), organe habilité en matière de procédure liée à la presse.
C’est en tout cas ce que dénonce Me Anges Kevin Nzigou, le conseil du média, lequel par par truchement d’un communiqué dont Dépêches 241 a reçu copie, dénonce une méconnaissance de la loi doublée d’un abus de pouvoir du procureur de la République. « La Diffamation par voie de presse, si tant est qu’il y ait diffamation, étant du ressort de la Haute Autorité de la Communication, ces convocations devant la Direction Générale des Recherches, constituent indéniablement un abus de pouvoir démontrant que le magistrat entretiendrait une rancoeur contre Gabon Média Time pour s’être questionné sur l’irrégularité de saisie des devises au domicile de Ian Ghislain Ngoulou », a-t-on pu lire.
Des agissements qui, s’ils ne sont motivés que par la seule raison de museler la presse, ne sont pas sans rappeler les méthodes mafieuses et bolchéviques de l’ancien régime Bongo-Valentin-PDG dont André Patrick Roponat, faut-il le rappeler, fut une figure de proue.