Hôtel de Ville : près de 3 milliards destinés à la collecte des ordures détournés sous le règne d’Ossouka Raponda ?

L’ancienne Ministre doit-elle faire la lumière sur les milliards supposément disparus de la mairie de Libreville ? © DR

Libreville, le 4 octobre 2023 – (Dépêches 241). Vice-présidente du régime déchu Bongo-PDG-Valentin, Rose Christiane Ossouka est l’une des personnalités sur lesquelles pèse des suspicions de détournements de fonds. C’est notamment ce dont il est question concernant une requête introduite à la Cour de Comptes en décembre 2022 par des conseillers municipaux de l’opposition. Ces derniers font poindre l’idée qu’entre 2018 et 2019, l’ancien Chef du gouvernement aurait distrait près de 3 milliards de Fcfa du temps de son passage à la mairie de Libreville. 

Gouffre à sous, repaires de détourneurs de fonds et de délinquants financiers, les derniers évènements à la mairie de Libreville depuis l’arrivée de militaires au pouvoir font prospérer l’idée que l’hôtel de ville était une institution de non droit. Sous le règne de Christine Mba Ndoutoume, c’est une certitude. L’arrestation et le placement sous mandat de dépôt de Gisèle Mombo, ancienne directrice financière de la mairie en est la preuve manifeste. 

Visiblement ces pratiques mafieuses adeptes des personnalités sulfureuses sont légions à la mairie de Libreville depuis des années. C’est en tout cas l’idée que laissent prospérer des personnalités politiques, lesquelles en décembre 2022 ont introduit une requête auprès de la Cour des Comptes, « afin qu’il soit procédé à un audit de la gestion financière des exercices 2018 et 2019 de la Mairie de la commune de Libreville » ont-ils déclaré.  

Pour Odette Jeanine, Taty Koumba et Emmanuel Ntoutoume Ndong, de L’union Nationale (UN), et Faustin Bilie Bi Essonne du Rassemblement Patrie et la modernité (RPM), il est plus que probable que sous le règne de la « reine de Mpongwè », les fonds destinés à la subvention de fonctionnement liée à la collecte des ordures ménagères, à l’entretien des véhicules et au matériel spécifique aient fait l’objet d’un détournement en ce qu’ils n’auraient pas été reversés à la commune de Libreville. Le montant querellé est de 2.958.153.824 francs. 

Pour appuyer leurs prétentions, les conseillers municipaux brandissent des documents récupérés du temps du règne de Léandre Nzue. De ces documents, la gestion des comptes de l’année 2018 présente un solde négatif de -2.389.630 347 francs. Or, un nouveau document distribué par l’intérimaire Serge William Akassaga Okinda laisse entrevoir un solde positif à la rubrique  liée à la subvention de fonctionnement de la collecte des ordures ménagères, de l’entretien des véhicules et du matériel. Ce nouveau document, aurait été élaboré à l’époque par Gisèle Yolande Mombo, directeur Financier à la mairie de Libreville et belle mère de Ian Ghislain Ngoulou. Celle-là même qui vient d’être incarcéré à la prison centrale de Libreville pour détournement de fonds. 

Des irrégularités qui avaient tout naturellement poussé ces conseillers de l’opposition à saisir la Cour des Comptes aux fins de faire la lumière sur ces suspicions de détournements de fonds. Rose Christiane Ossouka, Premier ministre, chef du gouvernement à l’époque des faits et protégée par Sylvia Bongo Valentin n’avait pas jugé utile de s’exprimer sur la question. A l’heure où le CTRI est engagé avec fermeté dans lutte et la traque des criminels financiers, Ossouka Raponda devrait tout nécessairement justifier cette anomalie au risque de consommer amplement l’un des mêmes chefs d’accusation que ceux qui sont actuellement à « Sans famille ». 

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