Libreville, le 27 novembre 2023 (Dépêches 241). Nommé Haut commissaire en mars dernier au lendemain de son retour au Parti Démocratique Gabonais, Jean Eyeghe Ndong a été démis de ses fonctions à la suite de la dissolution du Haut commissariat de la République. Une désillusion pour le dernier Premier ministre d’Omar Bongo qui semble porter ces dernières années, par devers lui, une « poisse » qui fait entrave à sa prospérité politique, le plongeant ainsi, dans l’ombre et dans l’anonymat
Ancien ministre d’Omar Bongo Ondimba, Jean Eyeghe Ndong a bataillé de nombreuses années pour l’alternance au sommet de l’Etat, en soutenant André Mba Obame lors de l’élection présidentielle 2009, puis en se rangeant derrière Jean Ping, principal opposant d’Ali Bongo en 2016. Cet engagement s’est soldé par un échec, plus que le 11 août 2021, le natif de Nkembo avait décidé de claquer la porte de l’opposition avant d’annoncer officiellement son retour au Parti Démocratique Gabonais 2 ans plus tard.
Ce choix de soutenir ses anciens adversaires, sera récompensé par une nomination au Haut commissariat de la république, une institution montée de toute pièce par le régime, pour caser ses affidés et nouveaux zélateurs. Ainsi, Michel Essonghe, Léon Nzouba ou encore Frédérique Massavala Maboumba, un autre opposant qui avait décidé lui aussi de faire son retour dans le camp du pouvoir, après un passage par la case prison, seront tous promus Haut-commissaires en mars 2022.
Seulement, jugée budgétivore par le Comité de transition pour la restauration des institutions au pouvoir depuis le 30 août dernier, l’organe chargé d’assister le président de la République dans l’évaluation, le suivi et la mise en œuvre de son action politique sera dissoute le 24 octobre, un peu plus de 2 ans après sa création. Une nouvelle désillusion, pour Jean Eyeghe Ndong qui a vu s’évanouir ses ambitions politiques en même temps que tous les privilèges et prébendes liés à la prestigieuse fonction de Haut-commissaire de la République.
De quoi conforter certains observateurs dans l’idée que Jean Eyeghe Ndong serait devenu le nouveau chat de la République. Ce dernier n’ayant pas par exemple pas eu la chance de Charles Mba, un autre transhumant politique nommé Haut-Commissaire mais promu au gouvernement par les nouvelles autorités militaires du pays.