Révélations de RFI: Ali Bongo se vautre t-il dans la stratégie du «pourrissement» ?

L’ancien Chef d’Etat semble avoir pris la décision de discréditer le nouveau pouvoir de Libreville © DR

Libreville, le 4 décembre 2023-(Dépêches 241). Dans un article publié le 30 novembre dernier, Radio France Internationale qui cite un proche d’Ali Bongo, a affirmé que ce dernier serait privé de sa liberté de mouvements, ses comptes seraient gelés tout comme il n’aurait pas le droit de rendre visite à sa femme Sylvia Bongo Ondimba et son fils Nourredin lesquels seraient, selon le média,  injustement incarcérés à la prison centrale de Libreville. Une dernière affirmation qui laisse prospérer l’hypothèse selon laquelle, le président déchu qui semble s’enfermer dans le déni, se serait vautré dans une stratégie du pourrissement, dont l’unique but pourrait être de ternir l’image et les efforts des nouvelles autorités de la transition. 

On croyait Ali Bongo heureux dans sa nouvelle vie de retraité. Certains de ses visiteurs de marque du soir, indiquant même du bout des lèvres, que le président déchu, le 30 août dernier, était prêt à soutenir le Comité de  transition pour la restauration des institutions dirigé par le général Brice Clotaire Oligui Nguema. Il n’en est rien selon un membre de l’entourage de l’ancien Chef de l’Etat interrogé par Radio France Internationale. « Il (Ali Bongo) ne comprend pas cette violence contre lui. L’armée lui a proposé de s’exiler il y a environ un mois. Un avion était prêt, mais il a refusé de quitter le Gabon. Preuve de sa solidité. Il ne veut pas partir sans sa femme et son fils. Il affirme qu’ils n’ont rien fait et qu’il est prêt à prendre ses responsabilités » a-t-on pu lire. 

De toute évidence, au regard des graves accusations qui pèsent sur Sylvia Bongo Ondimba et son fils Noureddine Bongo Valentin, la posture d’Ali Bongo Ondimba semble surprenante. Le tout, donnant le sentiment que le président de la République destitué paraît déterminé à soustraire sa famille des griffes de la justice gabonaise, quitte à se vautrer dans une stratégie du pourrissement, consistant à se détourner volontairement de la vérité particulièrement accablante pour ses proches. 

Une stratégie qui semble en outre avoir pour visée de faire un procès en sorcellerie à Brice Oligui Nguema en faisant prospérer, par voie de presse, l’idée d’un pseudo traitement humiliant que lui infligeraient les nouvelles autorités de la transition. Ceci expliquant cela, tout se passe comme si il souhaitait saboter l’opération de charme engagée par Brice Clotaire Oligui Nguema auprès de la communauté internationale. Peut-être veut-il, par vengeance, s’ériger en victime expiatoire d’un pouvoir militaire supposément autocratique parce que peu disposé à voir un nouveau Gabon émerger. Mais Ali Bongo Ondimba peut-il vraiment donner des leçons sur le devoir d’équité ou de respect de la parole donnée ? Beaucoup en doutent y compris ses propres partisans plus disposés désormais à faire la danse du ventre au CTRI.

Qu’à cela ne tienne, un des enseignements à tirer de cette approche somme toute curieuse d’Ali Bongo Ondimba est que ce dernier, n’est manifestement pas disposé à faire profil bas. Le fils d’Omar Bongo est encore pied et main liés dans son nombrilisme ampoulé soutenu par un insolent sentiment d’impunité absolu qui fait poindre l’idée non saugrenue qu’il est peut être prêt à tout pour discréditer le nouveau pouvoir, à défaut d’oeuvrer pour un hypothétique retour. 

À titre de rappel, accusée d’avoir falsifié la signature de son mari, Sylvia Bongo Ondimba a été écrouée à la prison centrale de Libreville le 12 octobre dernier tandis que Noureddine Bongo Valentin et ses acolytes de la Young-team avaient été jetés en prison pour des faits supposés de détournement massif des deniers publics, malversations financières internationales en bande organisées, faux et usages de faux, falsification de la signature du président de la République, corruption active et trafic de stupéfiant.

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