Résolution du DNI: Murielle Minkoue désavouée par Raymond Ndong Sima 

Le premier ministre de la Transition ne partage pas la vision de Murielle Minkoue sur la suspension des Partis politiques ©Dépêches 241

Libreville, le 5 juillet 2024 – (Dépêches 241). Quelques jours après la conférence de presse donnée par la ministre de la Réforme des Institutions sur les résolutions du Dialogue National Inclusif, le Premier ministre s’est étendu par le biais d’une interview dans Jeune Afrique. Sur la question de la suspension des Partis politiques, Raymond Ndong Sima s’est clairement positionné contre cette résolution au relent antidémocratioque pourtant ardemment défendue par Murielle Minkoue. 

Perceptibles de façon éparse depuis un moment, les dissensions au sein du gouvernement Ndong Sima sont de plus en plus vives sur certaines questions relatives au Dialogue Nationale Inclusif. Après sa conférence de presse tenue à Arambo pendant laquelle, il avait déjà donné son positionnement sur les résolutions concernant la nationalité, le locataire de la Primature s’est une nouvelle fois inscrit dans la négation d’une posture défendue par le numéro 2 de son gouvernement en l’occurrence Murielle Minkoue Epse Minstsa. 

Devant la presse le 28 juin dernier dans le but de faire le point sur les activités législatives et réglementaires des conclusions du Dialogue National Inclusif, la ministre de la Réforme des Institutions a soutenu l’idée selon laquelle il est temps de faire sans les Partis politiques en attendant le référendum et l’érection des lois devant encadrer la vie politique de la Nation. « Je ne sais pas si nous avons besoin de Partis politiques pour organiser le Référendum (…). Nous sommes allés au Dialogue, les compatriotes ont estimé qu’il y avait trop de partis politiques, que ces partis se sont accaparés la vie de la société et ça n’a pas marché. Nous allons donc expérimenter autre chose. Une fois le Référendum terminé, nous prendrons des lois pour réorganiser les partis politiques avec de nouveaux critères », a-t-elle déclaré. 

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Interrogé sur cette même question début juillet, le Premier Ministre, Chef du gouvernement n’a pas louvoyé en se servant d’un langage édulcoré ou alambiqué pour donner un avis. « Cela relève de la démagogie. Je ne suis pas favorable à ce qu’on fasse sortir, sur un mode grossier, les gens du champ politique. Je crains qu’une telle méthode ne donne une place de victime aux exclus et fasse naître des tensions, des frustrations et des ani­mosités qui créeraient tôt ou tard un climat démocratique dégradé », a déclaré Raymond Ndong Sima. 

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Une posture franche qui a le mérite d’être claire et qui tranche avec celle prise par la ministre de la Réforme des Institutions. Un avis qui par ailleurs vient crédibiliser l’existence de divergence au sein du gouvernement de la Transition. Une réalité que ne saurait réfuter le président de la Transition himself vu qu’au dernier conseil des ministres, Brice Oligui Nguema avait enjoint ses ministres à respecter le principe de solidarité gouvernementale. Sans doute avait-il déjà perçu et flairé chez certaines membres du gouvernement, des tendances à la discordance et la dissonance dans l’accompagnement de l’action gouvernementale. Cette sortie de l’opposant au régime Bongo va davantage conforter ses prémonitions si tant est qu’elles existent. 

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