Affaire libération de Sylvia et Nourredin: quand Laurence Ndong s’enlise dans des explications ubuesques 

La ministre de la communication semble se saborder un peu plus à chacune de ses sorties  ©Dépêches 241

Libreville, le 15 janvier 2023 – (Dépêches 241). Ce samedi 13 janvier, dans un hôtel de la place, la Ministre de la Communication a tenu une conférence de presse, la première depuis 4 mois. Une exercice pendant lequel Laurence Ndong a fait montre d’inquiétantes limites, non sans crédibiliser le procès en incompétence qui lui est intenté depuis sa nomination au gouvernement. 

Dans le but, certainement, de tenter de battre en brèche le procès en incompétence et en apathie qui lui est fait depuis sa prise de fonction en qualité de Ministre de la Communication, porte-parole du Gouvernement, Laurence Ndong a convoqué, presqu’à son corps défendant, une conférence de presse le samedi 13 janvier. Si les nombreuses critiques qui se sont abattues sur l’ancienne opposante, l’ont certainement poussée à organiser cet échange avec la presse, Laurence Ndong n’a fait que conforter ceux qui, dans l’opinion, estiment qu’elle n’est pas à la hauteur des enjeux de son ministère dans ce gouvernement de Transition. 

Au-delà de l’exercice empreint de platitude et de réchauffé consistant à ressasser les réalisations du CTRI qui ont déjà été évoquées avant elle par son porte-parole, le Colonel Ulrich Manfoumbi et même par le Président de la République pendant son discours de vœux, c’est surtout dans le débat contradictoire, lié à l’actualité ambiante qu’était attendue l’universitaire. Et dans cet aspect, sur la question de la libération supposée de Noureddin et Sylvia Bongo révélée par Jeune Afrique, disons-le sans ambages, Laurence Ndong s’est complètement et grossièrement sabordée. 

Au moment où nous couchions ces lignes, le lien de l’article est toujours présent sur la page certifié du média confortant de ce fait les incongruités de la ministre de la communication © DR

Interrogée par un journaliste sur cette question hautement importante à l’effet d’édifier définitivement l’opinion et mettre fin aux supputations ayant cours, Laurence Ndong va faire le choix curieux de la fuite en avant en prétextant gauchement que l’article source de Jeune Afrique est une invention qui n’émanerait pas du média panafricain. « Pour répondre rapidement à celui qui cite JeuneAfrique, faites attention,(…)  tout ce qui se dit sur Internet n’est pas toujours la vérité. J’ai vu souvent des personnes qui trichent, c’est de la fraude. Ils vont reproduire toute la charte graphique de Jeune Afrique et ils vont publier comme si c’était Jeune Afrique alors que ce n’est pas Jeune Afrique », va-t-elle d’abord avancer.  

Pour la Ministre de la Communication, l’article de Jeune Afrique sur lequel ont pris appui les médias locaux pour donner l’information de l’exfiltration supposée de Sylvia et Noureddin Bongo Valentin de la prison centrale est une invention des hackers. À en juger par la teneur de ses explications marquées par un argumentaire et un champ lexical d’une légèreté effarante pour une porte-parole du gouvernement. « Donc, faites bien attention quand vous regardez. Regardez bien les liens URL et vous allez déceler que ça ressemble à ça et que ce n’est pas ça du tout », a-t-elle déclaré avec une assurance choquante. 

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Pour soutenir cette approche grotesque et cet argument précaire voire boiteux, Laurence Ndong va toucher le fond, en estimant que le seul fait d’avoir indiqué à Jeune Afrique qui l’avait préalablement contacté, que l’information sur la libération était fausse, suffisait à déduire que l’auteur de l’article ne saurait être Jeune Afrique. « J’ai été personnellement contacté par Jeune Afrique (…) le journaliste qui voulait recouper cette information, ils m’ont demandé si cette information est vraie et je leur ai dit qu’elle n’était pas vraie », indique t-elle avant de poursuivre sans cligner des yeux, « Ça m’étonne que Jeune Afrique m’ayant contacté, que je leur ai dit que ce n’était pas vrai et qu’ils aient quand même publié. Donc cet article attribué à Jeune Afrique est à prendre avec des pincettes », ajoute t-elle pour terminer. 

L’article supposément inventé par les Hackers selon Laurence Ndong bien présent sur le site internet de Jeune Afrique © DR

L’esquive, l’échappatoire. C’est ce sur quoi s’est manifestement appuyée la porte-parole du gouvernement pour répondre de façon cavalière à la question sur l’affaire de la libération supposée de Sylvia et Noureddin Bongo Valentin. S’en est-elle sentie incapable ? La question en bon droit a le mérite de se poser. Sinon comment Laurence Ndong peut-elle prétendre que la dépêche de Jeune Afrique est une invention et une création potentielle des pseudos pirates alors que le lien de l’article querellé est sur la page facebook du média, que ledit média a même pris le soin de faire un visuel sur la même actualité et que le lien est toujours consultable sur le site officiel de notre confrère ? Laurence Ndong veut-elle faire croire à l’opinion que les médias ayant relayé l’information ont inventé l’URL de Jeune Afrique ? Du haut de son statut d’universitaire, Laurence Ndong ne sait-elle pas qu’il est de coutume dans la pratique en journalisme, de saisir la partie adverse et que nonobstant cette saisine l’article est très souvent toujours publié ? 

S’il est avéré que du temps de son militantisme dans l’opposition au sein de la diaspora, Laurence Ndong a généralement fait montre d’une certaine aisance dans ses prises des paroles, il n’est pas moins évident qu’à l’épreuve de l’exercice du pouvoir, l’ancienne égérie de la diaspora, patauge, s’enlise et se saborde dans une communication inopportune et incongrue quand elle ne brille pas par son apathie et sa léthargie. Le costume de ministre qui plus est de la communication dans cette période transition est-il trop grand pour l’ancienne militante du PDG ? Ses dernières sorties de toute évidence pourraient conforter cet avis partagé par plusieurs personnes dans l’opinion.

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