Libreville, le 18 janvier – (Dépêches 241). En réponse au communiqué de presse du Délégué Spécial chargé de la Commune de Libreville, sur le lancement de l’opération dénommée « Restauration de l’ordre urbain », de nombreuses organisations syndicales sont descendues dans la rue pour dénoncer une décision brutale.
Ce mercredi 17 janvier 2024, plusieurs organisations de défense des intérêts des commerçants ont décidé de protester contre la décision du premier responsable de la mairie de Libreville, visant à déguerpir les occupants anarchiques du domaine communal. Répondant à nos questions, les responsables présents ont rappelé que lors d’une récente réunion avec le Délégué Spécial chargé de la commune de Libreville, ils avaient indiqué des pistes de solutions afin de sortir progressivement de cette situation durant cette période de Transition.
Au rang des propositions déclinées au Délégué Spécial chargé de la commune de Libreville, figurait la délivrance des autorisations spéciales d’occupation d’espace durant la période de Transition, période que la mairie de Libreville devrait mettre à profit pour construire des futurs marchés devant accueillir ces occupants anarchiques du domaine communal.
Récusant la tonalité martiale et l’absence des mesures d’accompagnement de cette décision, le Président du Syndicat des Débrouillards du Gabon (SDG), Alvarez Beyeme be Nguema, redoute que cette nouvelle opération de la mairie de Libreville nous fasse revivre les évènements de 2015. Ces événements qui avaient vu un jeune commerçant gabonais perdre la vie en s’immolant dans les locaux du Commissariat du Littoral, anciennement Commissariat central, et des femmes âgées dénudées, matées et humiliées par nos agents de forces de l’ordre, sous le regard médusé de l’opinion.
« Nous ne refusons pas de partir. Ce que nous voulons ce sont des mesures d’accompagnement. Nous déguerpir brutalement de cette façon va créer plus de pauvreté, de misère et de tristesse au sein de nos familles respectives », a-t-on entendu de la part du Président du Syndicat des Débrouillards du Gabon, avant de conclure la mine las, « le Maire de Libreville devrait s’inspirer du Président de la Transition lui-même qui, avant de déguerpir les familles vivant à la décharge de Mindoubé, a d’abord aménagé des logements pour ces dernières avant de leur demander de partir », ont-ils déclaré.
