Appel à démission du couple Ndong : quand Télesphore Obame Ngomo désacralise la parole de la Présidence de le République

Le chef de la communication de la Présidence a-t-il porté atteinte à la parole du Palais dans cette affaires ? ©montageDépêches 241

Libreville, le 21 Février 2024 – (Dépêches 241). Le 27 janvier dernier, durant l’émission décryptage sur les antennes de Gabon 24, Télesphore Obame Ngomo, Chef du Département Communication de la Présidence de la République livrait la position du Palais devant le tollé suscité par la nomination de l’époux de Laurence Ndong, Ministre de la Communication et des Médias, comme Directeur Général Adjoint de la SPIN. Seulement, malgré l’appel à la démission formulé par la Présidence de la République via son Chef de la Communication, le couple Ndong demeure indifférent, laissant ainsi planer dans l’opinion l’idée d’une parole présidentielle désormais démystifiée. 

Les Gabonais se souviennent encore de l’intervention de Télesphore Obame Ngomo sur Gabon 24, lors de l’émission Décryptage du 27 janvier 2024. Ce dernier réagissant à la nomination polémique de l’époux de la membre du gouvernement avait appelé cette dernière à tirer les enseignements de cette grossièreté. « L’élégance et la morale auraient voulu qu’on ne vive pas un tel spectacle. Madame le Ministre et son époux gagneraient à prendre de la hauteur et voir tout le vacarme que cette nomination a pu engendrer », avait-il déclaré, avant de poursuivre d’un ton explicite : «  sous d’autres cieux, certains auraient rendu leur tablier avec dignité parce que tout cela paraît un peu trop grossier » , ajouta-t-il.

Par ce discours sans fioritures, la Présidence de la République, par la voix de son Chef de Département Communication, invitait le couple Ndong à démissionner ou du moins l’un des deux. Si cette sortie était quelque peu inattendue, elle a tout de même surpris plus d’un au regard du caractère franc et direct de son auteur. Appeler un membre du gouvernement qui se serait rendu coupable de népotisme à démissionner, est un acte fort et courageux presque inédit en république gabonaise, tant il tranche avec les assuétudes du régime avilissant Bongo-PDG.  

Mais un conseiller du Président peut-il se permettre de pousser un ministre à la démission sans les instructions du Chef de l’Exécutif ? Difficile à croire. Car il est connu de notoriété publique, qu’aucun Conseiller, même Chef de Département fut-il, ne prendrait la liberté de publiquement appeler à la démission d’un membre du gouvernement, sans l’aval de son supérieur, en l’occurrence, le Président de la République, Chef de l’Etat, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema. 

Pourtant, malgré cet appel à démissionner retentissant formulé par Télésphore Obame Ngomo, le couple Ndong tarde toujours à s’exécuter, mieux, il a royalement ignoré cette polémique en vaquant sereinement à ses occupations. Une attitude qui entretiendrait dans l’opinion l’idée selon laquelle la Présidence de la République manquerait de fermeté, et que sa parole serait désormais désacralisée.

Opiangah, Laurence Ndong, deux poids deux mesures ? 

Pareille posture laisse prospérer l’idée que la parole et les instructions de la Première institution du pays peuvent désormais être foulée du pied, galvaudée au point qu’il de soit désormais possible de ne pas céder aux hautes instructions de la première Institution du pays, et ne rien craindre derrière. Pourtant la restauration des Institutions suppose entre autres, redonner à la présidence de la République le caractère sacré presque irrévocable de ses paroles. Pire, cette situation pourrait faire émerger dans l’opinion l’idée d’une politique des privilèges en ce que certains pourtant auteurs d’attitudes condamnables continuent d’exercer, quand d’autres, pour des questions d’incompatibilité, ont été éjectés du gouvernement. 

Pour question d’incompatibilité après l’inauguration de sa holding, le capitaine d’industrie Hervé Patrick Opiangah a été contraint de quitter le gouvernement au sein duquel il occupait les fonctions de ministres des Mines, pour une question d’éthique et morale dans la gestion de la chose publique, la ministre de la Communication et des Médias est toujours au gouvernement nonobstant l’appel à démissionner du conseiller du président de la République. Contexte similaire mais fortune diverse !! 

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