Libreville, le 22 Février 2023 – (Dépêches 241). Au regard du tollé suscité par les résultats du concours des Forces de Police Nationale, le Commandant en Chef a effectué une communication aux fins d’édifier l’opinion. Communication au terme de laquelle sans avoir convaincu, il a menacé de représailles les compatriotes qui à juste titre entendent contester les résultats dudit concours.
C’est une approche bien curieuse que celle adoptée par le Commandant en Chef de la Police Nationale, Serge Hervé Ngoma, par le biais du communiqué lu sur les antennes de la télévision nationale. Si au terme de cette communication, les explications apportées n’ont pas convaincu, pire, elles ont davantage renforcé les doutes et les suspicions sur la régularité de ce concours, c’est surtout la menace à peine voilée des autorités de la Police nationale qui a choqué.
Pendant sa lecture, le porte parole Capitaine, peut être convaincu de la clarté et de la fluidité de sa communication, s’est permis de menacer de représailles ces compatriotes qui seraient à juste titre tentés de contester les résultats de ce concours. « Au regard de tout ce qui précède, les appels à la mobilisation et à la contestation sur les réseaux sociaux, donc hors cadre légal pourraient constituer un trouble à l’ordre public et les auteurs poursuivis conformément aux lois en vigueur », a indiqué ce dernier.
Une sortie curieuse qui d’ailleurs ne s’explique pas au regard du caractère légitime des contestations et des dénonciations du fait des zones d’ombres qui planent sur ce concours que le communiqué n’a du reste pas pu dissiper. En quoi est ce que contester sur les réseaux sociaux est désormais constitutif d’un trouble à l’ordre public ? Le droit de s’exprimer est-il dorénavant interdit en République gabonaise ?
Si l’arrivée au pouvoir des militaires a été accueillie avec ferveur par les populations, il serait mal aisé que cet euphorie se transforme en crainte au regard des approches au relent autocratique que prennent certains proches collaborateurs du Président de la Transition, Chef de l’Etat. Dénoncer les résultats d’un concours dont les effluves de la fraude et du tripatouillages se font ressentir ne saurait faire l’objet de poursuite, alors que dans le même temps, les auteurs supposés de cette supercherie et falsification ne seront pas inquiétés.