Gabon: les loges ne seraient-elles que des tremplins pour incompétents et profito-situationnistes ?

La démission de Maixent Accrombessi de la Grande Loge du Gabon interroge sur la sincérité de l’engagement de certains à cette structure ©montageDépêches 241

Libreville, le 4 mars 2006 – (Dépêches 241). La démission de Maixent Accrombessi, ancien tout-puissant Directeur de Cabinet d’Ali Bongo, de la Grande Loge du Gabon donne assurément à penser. Elle offre en effet l’opportunité de questionner l’intérêt véritable de ces écoles de mystères dans nos pays. 

Même sans être franc-maçon ou de la rose-croix, ni même verser dans la banalité du lieu commun, le moins que l’on puisse dire au regard des faits est que les loges sont devenues en Afrique et notamment au Gabon, des lieux qui conditionnent pour presque tous l’accès au pouvoir, autrement dit aux postes les plus importants dès lors qu’il s’agit de décider pour la communauté. Et l’histoire ne nous l’enseigne que trop bien: Léon Mba, Omar Bongo et Ali Bongo n’ont pas dérogé à la règle, et avec eux leur entourage le plus immédiat.

En soi, il n’est d’aucune pertinence en République laïque de reprocher à tiers le choix de sa religion, de son école de mystère ou même  de son athéisme. Cela n’est pas ce qui importe et motive notre réflexion. Ce qui importe c’est de constater que l’appartenance à la loge soit devenue sous les tropiques une condition quasi sine qua non pour être valorisé. Pas étonnant que certains aient choisi d’y adhérer par que faire, et d’autres par seul désir d’être placé. Visiblement, toutes celles-là et tous ceux-là se préoccupent peu de l’essentiel, c’est-à-dire des idéaux et des valeurs que prônent ces écoles. Voilà qui préoccupe. 

Le cas Accrombessi est bien éloquent. Il parle assez clairement à qui veut comprendre. Certes personne ne nie son état de santé fragile, mais cela reste bien une raison assez peu contraignante pour démissionner. Beaucoup l’ont été avant lui et parfois pire que lui, pourtant ils y sont demeurés. Son propre chef Ali Bongo en est un exemple. C’est donc que le problème est ailleurs : la Grande Loge et ses réseaux d’influence ne lui sont plus utiles. Il veut sereinement profiter de tout ce qu’il a obtenu d’elle et de la position qu’elle lui a permis d’avoir dans notre pays. Mais n’en déplaise aux xénophobes qui aiment agiter le spectre de l’étranger qui nous appauvrit : le Nkani n’est pas le seul à jouer à ce jeu. Beaucoup trop de Gabonais font la même chose. 

Preuve une fois encore s’il était nécessaire de ce que les loges, telles qu’elles fonctionnent chez nous, ne sont que des tremplins  qui offrent aux élites dirigeantes la possibilité de s’enrichir un peu plus sans grands efforts au mépris de leurs nombreux compatriotes dont les compétences sont ignorées. 

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