Libreville, le 4 mars 2024 – (Dépêches 241). D’ordinaire active politiquement dans l’Estuaire et plus précisement dans le Komo-Mondah, Camélia Ntoutoume Leclerc semble depuis l’ère du CTRI avoir abandonné son fief de Ntoum pour se rabattre avec malice et finasserie dans la Ngounié Sud où elle se découvre de nouvelles origines. La ruse finaude, c’est à Lébamba localité d’origine de la Première Dame Zita Oligui Nguema, que la fille de Lubin Martial Ntoutoume, comme par extraordinaire, a décidé de s’établir politiquement.
En politique, il semblerait que l’individualisme carriériste prend souvent le pas sur la fraternité militante. Cette réalité semble être la boussole qui, au gré de certains avantages et calculs insidieux , guide de nombreux acteurs politiques gabonais depuis de nombreuses années. Un autre épisode de cette triste facétie se joue actuellement dans la Ngounié Sud, avec l’irruption somme toute inconvenante de Camélia Ntoutoume dans cette contrée au sein de laquelle elle n’a jamais fait de la politique, parce que connue de notoriété publique comme étant une personnalité politique établie dans l’Estuaire, plus précisément à Ntoum, la ville natale de son père.
À la faveur du déplacement de la Première Dame Zita Oligui Nguema, de retour dans sa localité depuis l’arrivée de son époux à la tête du pays, plusieurs gabonais y compris des ressortissants de la province ont découvert ahuris, Camélia Ntoutoume jouant les premiers rôles aux côtés de l’épouse du Chef de l’Etat. Éclipsant même les ministres Flavien Nzengue Nzoundou et Adrien Moungoungou. Pas grand monde ne dirait le contraire, au-delà du fait, et c’est à souligner que tout gabonais est partout chez lui, il est à constater que dans l’arène politique par ailleurs, Camélia Ntoutoume est connue pour son ancrage à Ntoum dans la province de l’Estuaire.
Pour preuve, en mai 2023, au crépuscule du règne d’Ali Bongo et résolument engagée à la pérennisation ce régime avilissant et agonisant, la fille de Lubin Martial Ntoutoume sensibilisait sur la nécessité de voter le fils d’Omar Bongo au motif indécent que ce dernier octroyait des postes de responsabilité aux filles et fils de sa contrée. « Au niveau de Ntoum premier arrondissement, il y a eu encore deux promotions non ? Moi, confirmé au gouvernement et mon grand Frère Julien Nkoghe Bekale à la Présidence du Conseil Économique, Social et Environnemental. Ça c’est pas la preuve que le Distingué Camarade Président pense à nous ? », avait-elle déclaré.
Le constat de cette instabilité et de ce vagabondage politique naissant nous oblige à interroger la sincérité de l’engagement de cette dernière. Pour cette femme, on ne connaît que trop bien le goût prononcé pour l’opportunisme politique. Cette inclinaison à faire la danse du ventre en direction ou à proximité des personnalités au voisinage de l’éclaircie est effarante. Une attitude bien inconvenante quand on sait qu’elle aurait bénéficié en partie de l’héritage de son père et du label Lubin Martial Ntoutoume pour émerger au sein du Parti démocratique Gabon jusqu’à occuper le prestigieux poste de Membre du Comité Permanent du Bureau Politique.
Naguère très proche de Noureddin Bongo Valentin et de sa mère avant leur infortune, pour demeurer dans les bonnes grâces de la nouvelle Première Dame, Camélia Ntoutoume qui semble déjà avoir très vite oublier « son frère que Dieu lui a donné », se déploie désormais à Lébamba, la contrée de sa mère jusque là pourtant oubliée par cette dernière et le pouvoir d’Ali Bongo dont elle était du reste, une des militantes zélée.
Le CTRI, en la ramenant au poste de Ministre, l’a rendue légitime pour ce type de déplacement.
Par ailleurs, elle y est allé en tant que ministre de l’éducation nationale. Puisque les jeux organisés impliquaient le ministère dont elle a la charge.
Et pour rappel, le Gabon est un et indivisible