Oyem: Jean Christophe Owone Nguema s’est-il mué en recruteur des jeunes pour le compte de l’armée régulière ?  

Le Délégué Spécial de la mairie d’Oyem a-t-il pris la mesure du communiqué qu’il a rendu public ? © Dépêches 241

Libreville, le 6 mars 2024 – (Dépêches 241). Dans un communiqué daté du 5 mars 2024, et signé du Délégué Spécial en charge de la commune d’Oyem, Jean Christophe Owone Nguema, il est demandé aux jeunes originaires du département du Woleu et de la commune d’Oyem, ayant été recalés aux différents concours d’entrée au sein des Forces de Défense et Sécurité, d’aller se faire enregistrer à son cabinet, en vue d’une probable incorporation au sein desdites forces très prochainement. 

Sommes-nous encore au plus fort des méthodes décriées du régime Bongo-Valentin-PDG ? Poser cette question, c’est presque déjà y répondre au regard du constat fait des comportements et attitudes qui nous donnent à lire que nous sommes loin d’avoir dépassé et transcendé ces comportements ignominieux et anti-républicains du régime déposé par le Général-Président, Brice Clotaire Oligui Nguema. 

Dans une publication devenue virale sur les réseaux sociaux, un communiqué signé de ce cadre de l’Union Nationale a fait une réminiscence des pratiques condamnables que la majorité des Gabonais exècre. Jean Christophe Owone Nguema « informe les jeunes du département du Woleu et ceux de la commune d’Oyem, ayant prit part aux différents concours d’entrée : à la Police Nationale, à la Gendarmerie Nationale, au corps des Sapeurs Pompiers, à la Garde Républicaine, à la Sécurité Pénitentiaire et dans les Forces Armées Gabonaises ( Armée de Terre, Armée de l’Air, Génie Militaire, Santé Militaire et Marine), n’ayant pas été retenus, de bien vouloir se faire enregistrer en urgence au Cabinet de Monsieur le Délégué Spécial, du mercredi 6 mars au vendredi 8 mars 2024 dernier délais », précise ledit communiqué.

Selon une source proche du Délégué Spécial en charge de la commune d’Oyem, cette démarche procéderait de la volonté prétendue du Président de la Transition, Chef de l’État, d’accorder une chandelle à tous ces jeunes recalés durant lesdits concours. Au-delà de cette prétention attribuée à Brice Oligui Nguema qui reste à prouver, il convient de nous poser quelques questions avec gravité. 

En quelle qualité le Délégué Spécial de la Commune d’Oyem se donne-t-il le droit de procéder à des recrutements des jeunes de sa province en vue semble t-il d’incorporer ceux-ci dans l’armée régulière ? Jean Christophe Owone Nguema est-il Chef de corps ? Le concours de Police est en proie à des contestations, celui de la gendarmerie est passé, ceux des autres corps sauf erreur, n’ont pas annoncé des dates d’organisation. Par quel mécanisme cet ancien pédégiste va-t-il  incorporer ces jeunes si tant est que cela soit l’objectif ? 

Dans un contexte de Restauration des Institutions et donc de restauration des mentalités, comment un ancien pourfendeurs du régime Bongo-PDG peut-il reproduire des approches jumelles de celles qu’il a naguère combattues ? Que fait Jean Christophe Owone Nguema des principes d’égalité et de méritocratie ? 

Le communiqué rendu public par la mairie d’Oyem ©DR

Mieux, à qui peut raisonnablement profiter une telle démarche ? Est-ce au Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema ou à Jean Christophe Owone Nguema, ancien farouche opposant et critique de ces méthodes du régime Bongo-PDG ? Le Délégué Spécial de la commune d’Oyem se prévaut-il de sa proximité supposée avec le Général-Président pour prendre une telle mesure qui fait le lit au clientélisme et au népotisme ? 

En voulant replacer ces jeunes recalés, ne court-il pas le risque, par cette démarche, d’incorporer de façon illégale au sein de nos Forces de Défense et de Sécurité des personnes parfaitement inaptes ? Des personnes incompatibles à la fonction militaire après enquête de moralité  ? Des jeunes qui finalement n’ont pas satisfait aux exigences desdits concours ?

Autant d’interrogations qui invitent l’opinion à questionner la mentalité de ces nouvelles fortes personnalités de la Transition emplies à priori de valeurs d’équité, de droiture, d’intégrité et de justice, mais qui à l’exercice du pouvoir, se dédisent et se vautrent dans le reniement de soi, à telle enseigne qu’ils pourraient faire pâlir de jalousie les irréductibles pédégistes déposés au soir du 30 août 2023 adeptes aux aussi de ces approches blâmables.

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