Réintégration du Gabon au sein de la CEEAC: une victoire diplomatique estampillée Brice Oligui Nguema 

Le président de la République en compagnie des présidents de la CEEAC après sa prise de pouvoir © DR

Libreville, le 11 mars 2024 – (Dépêches 241). Il y a quelques jours, le Ministre des Affaires Étrangères, Régis Onanga Ndiaye a informé l’opinion de ce que la Conférence des Chefs d’Etats avait autorisé la réintégration du Gabon au sein de la CEEAC. Une réintégration qui dans le même sens actait la levée des sanctions contre notre pays, consacrant ainsi une victoire diplomatique pour Brice Clotaire Oligui, obtenue avec une opération de charme dans la sous région qui a finalement porté ses fruits. 

Le Gabon est depuis le 30 août dernier dirigé par un régime militaire arrivé au pouvoir par les armes au terme d’un coup d’Etat. C’est du moins l’appellation conventionnelle et consacrée, nonobstant le fait que cette prise de pouvoir ait été magistralement gérée par le Comité de Transition pour la Restauration des Institutions (CTRI), car réalisée sans morts,  sans blessés et donc, sans effusion de sang. 

Pour la communauté internationale, cette arrivée au pouvoir comme on pouvait s’y attendre était frappée du sceau de l’illégitimité, car foncièrement anticonstitutionnelle en considération de ce que, c’est par la voie de droit que l’on doit régler les crises politiques. Les suspensions du Gabon de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), de l’Union Africaine (UA), du Commonwealth y compris le gel des aides octroyées au Gabon par les Etats-Unis, découlaient par conséquent, de ce conformisme. 

En réponse à ce procès justifié de la communauté internationale, le Gabon avait réagi de façon fine, astucieuse et intelligente en apportant la preuve de la légitimité du nouveau pouvoir militaire. C’est en cette occurrence que l’appellation consacrée au Gabon « Coup de libération », prenait tout son sens. Pour garder sa place dans le concert des Nations, parce qu’ il n’est pas recommandé pour un État de vivre en autarcie, Brice Clotaire Oligui Nguema n’avait pas d’autre choix que de convaincre la communauté internationale des intentions nobles des militaires au pouvoir depuis le 30 août 2023. C’est en cette occurrence qu’il a pris son bâton de pellerin et entamé une tournée dans la sous-région. De Malabo, à Brazzaville, en passant par Djamena, Kigali, Kinshasa ou encore Yaoundé, l’enjeu était le même: expliquer, justifier, donner les raisons de la prise de pouvoir par les militaires. Le Président de la Transition en avait clairement conscience. 

Cette opération de charme sur le front diplomatique passait inexorablement par l’image qu’il va renvoyer à ses pairs. Celle relative au degré de sympathie que lui vouent les Gabonais. Histoire de maintenir la flamme de la coopération, histoire de battre en brèche les allégations sur le procès en illégitimité fait au CTRI. Histoire de rassurer et de dissiper le scepticisme prématuré de certains de nos partenaires étrangers. C’est en cette occurrence que les citoyens de la République ont dû prendre conscience de ce que la réussite de cette Transition sur le plan diplomatique était indissociable de l’attitude et de la légitimité qu’ils donneront au pouvoir détenu par les militaires dont l’arrivée salutaire a été majoritairement perçue comme « une libération du Gabon ».

C’est en sens également que, l’accueil populaire réservé à Brice Clotaire Oligui Nguema à son retour du sommet des trois Bassins (Amazonie, Congo et Bornéo-Mékong-Asie) concernant le réchauffement climatique, fut nécessaire, pour l’image qu’elle a envoyée à nos partenaires étrangers. Celui d’un dirigeant légitime, aimé, accompagné, soutenu par les siens et les populations, dans le projet capital et républicain de la restauration des institutions. C’est la raison pour laquelle, dorénavant chaque gabonais doit avec objectivité, protéger la Transition, non pas en se vautrant dans une posture de “ béni oui ouiste”  mais en s’érigeant en observateur impartial dans le but d’aider le Chef de l’Etat dans ses défis dont le plus important reste la restauration des institutions.  

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