Libreville, le 3 avril 2024 – (Dépêches 241). Quelques jours seulement après la grâce présidentielle accordée par le Président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema à plus de 1000 prisonniers à travers le pays, des voix s’élèvent déjà pour dénoncer des actes de banditisme dans plusieurs quartiers de la capitale. D’aucuns s’interrogent même sur la pertinence d’une telle mesure au regard de l’absence quasi évidente des mesures d’accompagnement.
Depuis quarante huit (48) heures, plus de 1000 prisonniers ont bénéficié de la grâce présidentielle conformément au décret n°0142/PR/MJGS portant remise gracieuse de peines, visé par le Président de la Transition Brice Clotaire Oligui Nguema.
Seulement, depuis quelques jours dans l’opinion et surtout sur les réseaux sociaux, plusieurs riverains se plaignent des braquages de certains délinquants. D’autres vont même plus loin, en indiquant que les jeunes appréhendés sortent fraîchement de la prison centrale et font partie du contingent ayant bénéficié de la grâce présidentielle. « Oligui vous a libérés pour venir nous voler ? Tu vas repartir en prison… une bande de taulards comme ça.. », peut-on entendre dans une vidéo véhiculée sur les réseaux sociaux.
Une situation qui invite à nous interroger sur les mécanismes et les préalables à une telle décision. En sortant des compatriotes du milieu carcéral, le gouvernement a-t-il mis en place des mesures d’accompagnement ? Dans un pays où le taux de chômage est de 37 %, la pauvreté reste un des facteurs principaux qui conduit ces compatriotes vers la criminalité et la délinquance. La remise en liberté de ces derniers sans mesures particulières d’insertion sociale risquerait indubitablement de conduire ces Gabonais à replonger dans la délinquance.