Libreville, le 5 avril 2024 – (Dépêches 241). Le Président de l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS) a récemment fait une sortie sous le label de la coalition « Vision 2025 » pendant laquelle il a réitéré son envie viscérale de voir émerger au terme de ce Dialogue National Inclusif, un Gabon doté d’institutions fortes capables de se hisser au dessus des hommes.
Après plus de trois (3) décennies de démocratie convulsive, les militaires ont pris le pouvoir le matin du 30 août 2023, mettant ainsi fin au règne d’une famille à la tête du Gabon. Une hyper présidentialisation du pays qui avait fini par corrompre, pervertir et inféoder les institutions du pays, lesquelles en totalité, ne répondaient que de la famille Bongo et ses affidés. Désormais au pouvoir, c’est sous le prisme de la « Restauration des Institutions » que le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) incarné par le Général-Président Brice Oligui-Nguema, a décidé de conduire la gestion du pays en cette période de Transition, avec au terme de cette dernière, l’émergence des institutions solides et fortes.
C’est tout le sens de la sortie de l’ancien Ministre des Mines, Hervé Patrick Opiangah, qui le 30 mars dernier, avec son regroupement de partis politiques au regard des velléités d’entorse de la loi du CTRI a rappelé la nécessité d’oeuvrer pour l’objectif de restauration véritable des institutions. « Si nous voulons des institutions fortes, elles doivent être au-dessus des hommes. Le Gabon n’appartient ni au CTRI ni au gouvernement ni aux syndicats… Il n’est la chasse gardée de personne d’autre que les Gabonais », a-t-il déclaré.
Contrairement aux insinuations et allégations distillées ça et là dans l’opinion, la sortie du 30 août avait pour but entre autres de rappeler au CTRI de respecter son engagement noble vis à des gabonais et de ne pas le pervertir en se vautrant dans des postures qui ont elles-mêmes justifié leur arrivée au pouvoir. Soulignant son attachement à l’intérêt général et à la primauté du respect des lois républicaines, HPO a attiré l’attention des organisateurs du dialogue sur le décret portant désignation des 580 participants au Dialogue National Inclusif rendu public par le Gouvernement de la Transition le 26 mars dernier. Un décret pris en contradiction des dispositions de la loi 16 / 2011 du 14 février 2012, portant modification de la loi n°24 / 96 du 16 juin 1996, relatives aux partis politiques.
LIRE AUSSI: Dialogue national: la plate-forme Vision 2025 interpelle les autorités sur les violations de la loi
Une posture des organisateurs du dialogue qui « aliène par son caractère clivant des principes démocratiques et de l’État de droit », raison pour laquelle bien qu’appelé à participer au dialogue « Vision 2025 » et HPO ont donné leur accord sous réserve du respect de la loi. « Nous allons nous réserver le droit de nous retirer du dialogue si et seulement si les irrégularités que pointe Vision 2025 ne sont pas prises en compte […] Nous irons quand même mais à partir du moment où nous avons interpellé l’opinion nationale et internationale, nous nous réservons le droit en fonction de ce qui se fera, de nous retirer et nous donnerons les raisons de notre choix », a conclu Hervé Patrick Opiangah.