Libreville, le 22 avril 2024 – (Dépêches 241). Depuis de longues semaines déjà, les gabonais continuent de subir avec impuissance et gravité les affres de l’incompétence de la Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG), unique entité chargée de la desserte en eau potable et en électricité du pays. Une situation qui devient particulièrement insupportable au regard des efforts considérables fournis par les nouvelles autorités gabonaises, en baissant exclusivement le prix du carburant industriel pour cette entreprise, et en lui octroyant récemment 14 nouveaux groupes, en vue de renforcer sa capacité de production et de satisfaire les besoins en électricité des populations.
Les années passent et se succèdent, mais l’incapacité de la Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG) à donner une entière satisfaction aux populations reste intacte, tout en franchissant un autre pas, celui de l’indécence: délestages intempestifs et inopportuns d’électricité, qualité d’eau qui laisse extrêmement à désirer, lorsque celle-ci n’arrive tout simplement plus au robinet de nombreux ménages depuis des mois, voire des années. Le rapport des gabonais à cette société ne se fait désormais plus que sous le prisme des critiques virulentes.
Une incapacité à satisfaire les clients qui s’explique mal aujourd’hui, au regard des nombreux efforts récemment consentis par les autorités de Transition pour aider cette entité à faire face à ses défis. En effet, le Gouvernement de la Transition avait décidé en octobre 2023 de baisser le prix du carburant industriel uniquement aux fins de soutenir la SEEG, dans le but entre autres de soulager son portefeuille et lui permettre de maintenir un niveau intense de production. À la suite de ce coup de pouce, l’État est de nouveau venu à la rescousse de la SEEG en lui octroyant dernièrement 14 nouveaux groupes électrogènes destinés à augmenter la capacité de production de l’énergie, afin de correctement alimenter les ménages gabonais.
Seulement, à ce jour, dans le Grand Libreville et ses environs, à Lambaréné, Franceville, Oyem, Mouila, Makokou ou à Tchibanga, la situation demeure la même. La Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG) semble très clairement devenue incapable de satisfaire à la demande nationale en eau et en électricité. Pire, les délestages que subissent les Gabonais depuis plusieurs semaines sont inédits, car pareille situation n’a jamais été connue au Gabon.
Comment se fait-il qu’en dépit de tous ces efforts consentis par le Gouvernement de la Transition, le SEEG fournisse encore un service plus médiocre que pendant les années précédentes ? La SEEG a-t-elle conscience des dangers que représentent ces coupures intempestives ? A-t-elle conscience qu’au moment de ses coupures des patients pourraient être en train de subir des interventions chirurgicales, des dialyses ou seraient sous assistance respiratoire et que toutes les structures hospitalières ne sont pas équipées en groupe électrogène ?
Ces interrogations, en plus de mettre en exergue la gravité du service fourni par la SEEG, valorisent le discours musclé et militaire tenu par le Président de la Transition à Ndendé en décembre dernier. Brice Clotaire Oligui Nguema avait alors mis en garde les agents de la SEEG qui avaient brandi une menace de mettre les ménages des Gabonais dans le noir, quand bien même ils ne donnent pas satisfaction dans la mission de service public qu’ils devraient remplir au quotidien.
Les nouvelles autorités du pays gagneraient à envisager avec sérieux, l’éventualité d’ouvrir cette société à une possible concurrence, en vue de créer une véritable émulation sur ce marché, monopolisé depuis trop longtemps par cette entreprise qui, en dépit des milliards engrangés chaque année, offre un service qui laisse de plus en plus à désirer.