Transition: les BLA-boys appelés à la barre demain, enfin l’épilogue pour l’opération Scorpion ? 

La fin du calvaire pour Brice Laccruche Alihanga ? ©Dépêches 241

Libreville, le 23 mai 2024 – (Dépêches 241). Ce vendredi, Brice Laccruche Alihanga, ancien Directeur de Cabinet et plusieurs autres cadres de l’AJEV platement appelés BLA-Boys seront présentés à la barre dans le cadre de l’opération Scorpion. Ouvert dans le cadre des sessions criminelles, ce procès sous le prisme du nouveau régime, devrait permettre de faire la lumière sur cette affaire qui a défrayé la chronique à la fin de l’année 2019 et de situer les responsabilités de chacun, non sans revenir avec une certaine acuité, sur le rôle de la justice dont on dit qu’elle aurait été instrumentalisée sous le règne Bongo-PDG. 

Brice Laccruche Alihanga, Tony Ondo Mba, Billy Bendo Edo, Jérémie Ayong, Christian Patrichi Tanasa, Noel Mboumba, Régis Nzoundou Bignoumba ou encore Justin Ndoundagoye entres autres. Accusés de blanchiment des capitaux, de détournements, complicité de détournements des fonds publics, de concussion et de corruption, toutes ces personnalités seront présentées devant les juges de la Cour criminelle pour répondre des chefs d’accusations susmentionnés qui pèsent sur eux depuis le lancement fin 2019 de l’opération anti-corruption dénommée Scorpion. 

Si certains d’entre eux comme Brice Laccruche Alihanga ou Noel Mboumba et Justin Ndoudangoye comparaissent libres, plusieurs de leurs comparses se présenteront avec leur statut de détenu. Cette audience très attendue, qui intervient dans un contexte de restauration des Institutions est le lieu indiqué, l’occasion donnée, aux nouvelles autorités de la Transition d’apporter la preuve que la Justice gabonaise aux ordres sous le régime Bongo-Valentin-PDG, est désormais décidée à rendre justice au nom du Peuple Gabonais dans le strict respect des dispositions légales et du principe de l’égalité devant de la justice de tous les citoyens.

Pour ce faire, il est important que ce procès qui s’ouvre demain, du reste prolongement de l’opération scorpion menée sous Ali Bongo en son temps, ne soit plus un simulacre juridique où peines lourdes, accusations fallacieuses et inventées de toutes pièces, procès pilotés par des donneurs d’ordre tapis dans les arcanes du pouvoir étaient servis à l’opinion. Ainsi que le soulignait à l’époque l’opposant Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, lequel remettait en cause la probité des magistrats sous le régime ancien. « Les juges condamnent à travers des procès bâclés comme jamais sur instruction de cette même hiérarchie. La justice les condamne aujourd’hui, en se servant de magistrats, eux aussi, convaincus qu’en traduisant les instructions de leur hiérarchie ils ne font que leur travail », avait-il déclaré dans une tribune publiée par voie de presse. 

Brice Laccruche Alihanga enfin lavé de tout soupçon ? 

L’une des personnalités qui va sans doute, dans ce procès cristalliser l’opinion, c’est bien évidemment Brice Laccruche Alihanga, ancien proche collaborateur d’Ali Bongo Ondimba. Libéré le 20 octobre 2023, par le CTRI au pouvoir dont le Président le Général Brice Clotaire Oligui Nguema avait déjà souligné le non respect des procédures lors du procès, l’ancien Président de l’AJEV s’est toujours présenté à l’opinion comme une victime d’un règlement de compte des anciens régents du pouvoir. Un règlement de compte crédibilisé semble t-il par la faiblesse d’un système judiciaire qui entretiendrait une relation incestueuse avec le régime déchu. 

Libéré de l’ancien régime, l’occasion est peut-être donnée, à Brice Laccruche Alihanga, de livrer sa part de vérité dans cette affaire,  d’apporter devant les juges et l’opinion les éléments de faits et de preuves qui fondent sa conviction de victime d’un complot ourdi et de permettre aux Gabonais de situer les vraies responsabilités afin de condamner les vrais coupables. De lui permettre en outre de lever toutes les suspicions qui pèsent sur lui.  

Pour que plus jamais nous n’assistions à des contorsions juridiques indignes d’un Etat juste et démocratique. Comme lorsque pourtant interpellé pour des faits de détournements de fonds, blanchiment des Capitaux et concussion entre autres, Brice Laccruche Alihanga à la surprise générale, avait finalement été condamné à 5 ans de prison pour une affaire d’usurpation d’identité et faux et usage de faux.  

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