Libreville, le 25 mars 2024 – (Dépêches 241). Après plusieurs heures d’audience, le verdict est finalement tombé. Brice Laccruche Alihanga qui comparaissait libre a été condamné à 12 ans de réclusion criminelle dont trois (3) avec sursis. Après avoir purgé cinq (5) ans de détention préventive, l’homme est reparti libre certes mais visiblement affligé par cette condamnation qui bat en brèche le plaidoyer sur son innocence qu’il tient depuis plusieurs années.
Libre, mais coupable ! C’est en ces mots que l’on pourrait résumer la substance du verdict rendu hier par la Cour criminelle spéciale dans le procès opposant plusieurs anciens hauts commis de l’Etat de l’ancien régime, dont une de leur figure de proue, en l’occurrence Brice Laccruche Alihanga, ancien directeur de cabinet du président de la République et président de la toute puissante Ajev.
Accusés d’avoir distrait les fonds publics et de s’être vautrés dans le blanchiment de capitaux, et la concussion entre autres, c’est essentiellement le détournement prétendu des fonds provenant d’un redressement fiscal infligé à la Compagnie minière de l’Ogooué (COMILOG) en 2018 que les débats se sont portés. Après plusieurs heures de débats, Laccruche Alihanga a finalement été condamné à 12 ans de réclusion criminelle dont 3 ans, 10 mois et 7 jours fermes. Il est également condamné à payer 5 milliards de FCFA de dommages et intérêts et 100 millions de FCFA d’amende à l’Etat.
Très affaibli par son cancer, l’ancien « Messager Intime » ne retournera pas en prison. Incarcéré en décembre 2019 par le régime déchu, BLA a été relaxé le 20 octobre 2023 par le pouvoir militaire symbolisé par Brice Clotaire Oligui Nguéma, président de la Transition. La condamnation de 3 ans d’emprisonnement ferme absorbe ainsi avec les 5 ans de prison purgées en détention préventive. Bien que libre, il se susurre que le verdict n’a pas été très bien accueilli par l’entourage de l’ancien ministre de la Stratégie et des Investissements Humains, qui croit dure comme fer à l’innocence de leur protégé. Ce d’autant plus que ce dernier a toujours clamé son innocence mais qu’en plus, des zones d’ombres ont plané sur ce procès. Comme ce bonus pour Lequel certains sont curieusement allés en prison et d’autres restés en liberté et même gratifiés des postes au sein du CTRI.
Dans la même veine, l’idée que le parquet n’ait pas retenu comme indispensable la comparution des témoins clés comme Ali Bongo, Yann Koubdje et Fabrice Andjoua Bongo Ondimba interroge. Pire, aucun élément de preuve susceptible de corroborer une telle condamnation n’a été présentée tout autant qu’elle est en contradiction avec les propos du président de la transition himself à Oyem qui avait reconnu que Renaud Allogho Akue comme tous ses autres comparses étaient innocents.