Opération Scorpion: Ali Bongo fait les affaires de BLA 

En s’étendant dans JeuneAfrique, Ali Bongo a fait lever une partie des suspicions qui pèsent sur son ancien Directeur de Cabinet

Libreville, le 29 mai 2024 (Dépêches 241). Ali Bongo a accordé le 18 mai dernier, une interview au média panafricain Jeune Afrique. Dans cet entretien, le Président déchu a affirmé assumer tous les décaissements de fonds effectués sous son magistère, disculpant indirectement Brice Laccruche Alihanga, accusé par la justice gabonaise d’avoir profité de l’état de santé de son ancien mentor, pour détourner des fonds publics. 

C’est une interview qui va relancer un débat qui agite les sphères politique et judiciaire depuis quelques années au Gabon. En effet, au cours d’un entretien exclusif qu’il a accordé au journal Jeune Afrique il y a quelques jours, l’ancien Président de la République, Ali Bongo Ondimba en voulant certainement innocenter sa femme et son rejeton, a battu en brèche toutes les allégations, soutenant que du fait de sa maladie, il était dans l’incapacité de gouverner le pays, et par ricochet, de contrôler les décaissements de fonds qui étaient effectués. «C’est du n’importe quoi aucune décision n’a été prise sans mon aval, ni aucune nomination d’ailleurs».

Cette information qui est passée presque inaperçue, a pourtant relancé le débat autour de la culpabilité de Brice Laccruche Alihanga, dans l’affaire de détournements de biens publics, qui l’a opposée au ministère public. Ce d’autant plus qu’en assumant être demeuré l’unique ordonnateur de fonds, Ali Bongo a indirectement disculpé Brice Laccruche Alihanga, qui était accusé par la justice d’avoir profité de l’état de santé supposément précaire, du Président déchu pour s’ériger en ordonnateur des transactions financières illégales. 

Dans ce contexte plusieurs questions peuvent aisément émerger. Sur quel fondement la justice gabonaise a-t-elle accusé Brice Laccruche Alihanga d’avoir ordonné les décaissements de fonds? La justice a-t-elle été impartiale dans l’analyse de ce dossier? Ali Bongo était-il réellement comme il le prétend en capacité de jouer le rôle d’ordonnateur unique de crédits? Pourquoi alors qu’il a été cité à comparaître par Laccruche Alihanga, la justice s’est opposée à sa comparution ? 

Toutes ces questions méritent des réponses d’une netteté et d’une clarté infinies pour qu’ enfin la lumière sur ce que l’on pourrait appeler un scandale d’Etat puisse définitivement jaillir. 

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