Libreville, le 30 mai 2024- (Dépêches 241). Dans une récente interview donnée à Jeune Afrique, Ali Bongo Ondimba, Président déchu en août 2023 par les militaires est longuement revenu sur sa situation personnelle et sur la Transition en cours au Gabon. Évoquant les récriminations qui lui sont formulées par les nouvelles autorités, l’ex Chef d’État rétorque en postulant qu’il n’a pas dirigé seul le Gabon, et en mettant au défi les nouvelles autorités de faire mieux que lui.
Recevant Marwane Ben Yahmed à sa résidence privée de la Sablière, l’ex Président du Gabon a livré son sentiment face aux récriminations qui lui sont faites et à la Transition qui se déroule dans son pays aujourd’hui. Prenant de cours l’opinion, Ali Bongo Ondimba a balayé d’un revers de la main les critiques de gouvernance chaotique qui lui sont faites par les nouvelles autorités de Libreville pour opérer leur coup de force.
« Je n’ai pas dirigé ce pays seul. Certains de ceux qui sont aux affaires aujourd’hui et qui me vilipendent ont travaillé avec moi. N’ont-ils rien à se reprocher ? Les Bongo sont responsables de toutes les vicissitudes du Gabon ? Très bien, nous verrons s’ils feront mieux », a-t-il laissé entendre chez nos confrères de Jeune Afrique. Des propos qui sonnent clairement comme un défi lancé aux nouvelles autorités de Libreville. Ali Bongo connaît-il trop bien les nouveaux dirigeants du Gabon, au point de déjà prédire leur échec ?
Si les propos de l’ancien Président du Gabon peuvent surprendre, en ce qu’ils semblent nier les accusations de gouvernance catastrophique qui lui sont imputées, certains agissements des nouveaux tenants du pouvoir de Libreville semblent cependant donner raison au Président déchu, tant ils nous rappellent avec une certaine fascination les heures sombres du régime d’Ali Bongo.
Clanisme, népotisme, clientélisme, gabegie financière et violation des textes de loi tant décriés sous Ali Bongo and cie semblent également avoir pris place en cette période de Transition. Dit simplement, tous les comportements déviants qui ont longtemps confiné le pays à une forme d’immobilisme et à un état de sous-développement, seraient de retour dans cette période de Transition. Toute chose qui pourrait donner du crédit aux propos d’Ali Bongo, qui prédirait déjà un échec cuisant aux nouvelles autorités du Gabon.